VAILLANTE
Égalité des sexes pour film d’animation tout public
1932, New York. Georgia Nolan se désespère de ne pouvoir marcher sur les traces de son père, en devenant pompier, comme lui. Mais les femmes ne peuvent pas prétendre à cette profession. Rappelé par le maire suite de mystérieux incendies aux fumée violettes et à la disparition de toutes les équipes envoyées pour lutter contre ceux ci, son père se retrouve à former une équipe de la dernière chance. Motivée comme jamais, Georgia décide de se déguiser en homme pour intégrer celle ci et prouver sa bravoure à son père…
"Vaillante", premier long métrage de ses deux réalisateurs, dont l'un était le scénariste de "Prête-moi ta main" et "L'Arnacoeur" (Laurent Zeitoun), et l'autre (Theodore Ty) a travaillé sur "Mulan" ou "Lilo et Stitch" pour Walt Disney Feature Animation puis sur "Dragons 2" et "Kung Fu Panda" pour Dreamworks Animation, est d'un point de vu technique assez irréprochable, utilisant les images de synthèse pour récréer un New York passé et un univers de Broadway visuellement coloré et étincelant. Réunissant une bande de pieds nickelés, composée de trois autres volontaires rejoignant un pompier expérimenté (sa fille déguisée en garçon, un physicien latino musclé et un jeune de 15 ans qui servira de chauffeur, accessoirement narcoleptique - il peut s’endormir à tout moment…), le film joue principalement sur les gags visuels pour pimenter un récit aux nombreuses scènes d’actions. Se déroulant autour des théâtres de Broadway, envahis d’une mystérieuse fumée violette, consumant le mobilier comme les parois, l’intrigue évoque à la fois "Le Fantôme de l’opéra" et des figures classiques de méchants cherchant à dominer le monde, tout en maintenant un certain suspense.
Certes les pitreries de la jeune fille, visant à se faire passer pour un homme « viril » (poses gonflettes des biscoteaux, grimaces, etc.) ne feront sans doute rire que les enfants, tout comme les gags visuels un peu éculés, liés au camion de pompiers, à l’échelle, ou à la lance incendie… Mais la phase de stabilisation du déguisement (en soi pas vraiment réussi ou plutôt excessif), prendra des tournures plutôt amusantes, au-delà des séances de rembourrage, avec notamment une moustache qui a tendance à se débiner. Le personnage attendrissant et complice de la chienne dalmatienne, qui sert de contrepoint aux maladresses de l’héroïne, l’excessive comédienne vedette Miss Divine, viendront en tous cas renforcer l’aspect humoristique d’un récit principalement centré sur l’aventure et assez efficace en terme de plaidoyer pour l’égalité des sexes.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur