V POUR VENDETTA
Une resucée matrixienne du chef-d'œuvre d'Alan Moore
Dans le Londres du 21ème siècle, la police secrète sévit de nuit, lors du couvre-feu. Après avoir été secourue par un mystérieux homme masqué du nom de V, Evey devient la femme la plus recherchée…
Force est de constater que les frères Wachowski auraient dû assumer entièrement cette adaptation du graphic novel d'Alan Moore totalement culte. A la place, ils préfèrent donner sa chance à un yes-man pour le moins obscur et peu inspiré si ce n'est par les suscités Matrix brothers . Certes le métrage est globalement assez fidèle au matériel de base si ce n'est la disparition de personnages et de thématiques originelles (Pour ceux qui ont dévoré ce petit chef-d'œuvre visuel et narratif, je fais référence à l'ordinateur destin, et à la thématique du destructeur/reconstructeur qui donne lieu à l'image finale de la BD, et qui est ici à peine survolée).
Alors certes le film est fun et les scènes de combat totalement ludiques, mais il pèche par un manque total de lucidité par rapport au matériel de base. En effet à l'instar d'un "Sin City", "V pour Vendetta" respecte au plan près l'iconographie de Moore et ressort les dialogues tels quels. Alors certes les longues diatribes de V dans la BD font partie du concept du roman visuel, mais ils deviennent rapidement saoulants voire soporifiques dans la version filmée. Le scénario aurait mérité d'être quelque peu retouché, quitte à couper directement dans les monologues de V, en laissant plus de place à l'aspect purement visuel pour servir voire expliquer ses propos.
Cinématographiquement parlant, le résultat est tout de même d'assez bonne facture, même si la patte Wachowski se ressent dans la plupart des plans (Après le bullet time , le poignard time !) et si l'originalité n'est pas forcément toujours de mise. Restent deux acteurs énormes donnant le ton juste au film, Hugo Weaving cabotinant sous son masque et Nathalie Portman ayant parfaitement compris les implications d'Evey dans le combat de V pour la liberté. Elle dégage une aura sensuelle et envoûtante.
Un film à déguster avec modération si vous êtes fan de la BD, à voir absolument si vous n'en avez jamais entendu parler. En effet la révolte du peuple reste le moteur du film et fait souffler un vent frais de révolution sur le totalitarisme occidental qui se cache sous le verni de nos bonnes vieilles démocraties. Et comme le chantait si bien John, Paul, George et Ringo : "You say you want a revolution, Well you know, We all want to change the world"…
Cédric MayenEnvoyer un message au rédacteur