UNE VIE

Sans jamais tomber dans le sensationnalisme, le gore ou le misérabilisme, ce film réussit, grâce au jeu toujours aussi exceptionnel d’Anthony Hopkins, à porter un regard émouvant sur un acte héroïque relativement méconnu du grand public. Les seconds rôles jouent également fort bien, dont notamment John Flynn dans le rôle du banquier jeune et Helena Bonham Carter celui de sa mère particulièrement impliquée pour aider son fils dans cette mission quasi impossible.

Le scénario ne manque pas d’égratigner la lourdeur de la bureaucratie face à l’urgence humaine des réfugiés, ni la lâcheté des gouvernements occidentaux face à Hitler, faisant écho au contexte actuel de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et l’annexion de la Crimée. Il interroge également la question du ressort de l’action d’un individu face au drame qui se déroule sous ses yeux : pourquoi ce riche banquier va remuer ciel et terre pour sauver des enfants auxquels en apparence il n’est pas lié ? Quelle confiance en lui ont pu avoir les parents pour accepter de lui confier le sort de leurs êtres si chers ? Comment des années plus tard le souvenir des enfants non sauvés peut-il hanter ce héros qui a pourtant fait de son mieux ?

L’émotion est à son paroxysme dans la dernière partie du film, au moment des retrouvailles, touchant davantage le spectateur quand il sait que quelques uns des vrais témoins sauvés du nazisme ont participé à la scène. Un témoignage historique à voir absolument pour ne pas oublier.