UNE VALSE DANS LES ALLÉES
Une étonnante comédie romantique
Le film allemand "Une valse dans les allées" a créé la surprise durant les derniers jours du Festival de Berlin 2018, en emportant tout d’abord l’adhésion du public, séduit par cette jolie histoire d’amour entre les rayons de stockage d’un supermarché, ensuite par la réception du prix du jury oecuménique pour la compétition. Avec en têtes d'affiche Sandra Hüller (l'héroïne du formidable "Toni Erdmann") et Franz Rogowski ("Victoria", "Transit"), cette comédie romantique douce-amère impliquant des manutentionnaires exhale à la fois tendresse, amertume et bienveillance. Adapté d’une nouvelle de seulement 25 pages écrite par Clemens Mayer , qui collabore ici au scénario, cette histoire de vies et de solitudes qui se croisent, invitant à la séduction et à l’amour, tout en rappelant que le quotidien ne se change pas du jour au lendemain, dégage un charme auquel beaucoup succomberont.
Débutant sur une valse impliquant des chariots élévateurs, Thomas Stuber parvient à maintenir un esprit poétique tout au long du métrage en jouant du décalage entre les lieux, les outils utilisés, et l'humanité des protagonistes. Il joue ainsi de la lumière et des sons pour magnifier les lieux et dessiner cette promesse d’évasion à laquelle semblent aspirer ses personnages. Ainsi lorsque Christian observe Marion, son souffle sur le café évoque le bruit de la mer. De jolies idées comme celles-la, "Une valse dans les allées" en regorge, contrebalançant ainsi son mélange d’espoir et de tristesse par quelques scènes surprenantes.
Posant rapidement l'inadaptation et la maladresse de son personnage central, avant de s'intéresser à la femme qu'il découvre les yeux écarquillés et à l’homme qui lui sert de tuteur, l’auteur dévoile peu à peu le passé ou la vie privée de chacun. Faisant se frôler, de manières différentes, ces trois parcours à part, pour mieux générer douceur, sourires et émotion, il parvient à créer également une véritable émotion. Un joli petit film pour cette fin d’été, entre le conte et le film social, une dose d'espoir en plus.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur