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UNE PROMESSE

Un film de Patrice Leconte

Une promesse non tenue pour Patrice Leconte

1912 en Allemagne. Dans une fonderie fondée en 1839, qui fournit des rails, un jeune ingénieur gravit les échelons rapidement ; le patron, malade, pourrait bien voir en lui un potentiel successeur. Mais le contact direct entre cet homme séduisant et la femme du patron pourrait bien déboucher sur une liaison…

Patrice Leconte adapte la nouvelle de Stefan Zweig intitulée Le Voyage dans le passé et signe avec "Une promesse", un film d'époque en costumes et en langue anglaise (alors que l'action se déroule en Allemagne). Ayant certes déjà touché au film en costumes ("Ridicule"), l'auteur français ne semble cependant pas très à l'aise avec les codes de l'époque et le drame intime miné de non-dits, à la James Ivory. Et il faut bien avouer que son récit apparaît rapidement comme désespérément sage, indéniablement balisé, et péniblement prévisible.

Présenté Hors compétition au Festival de Venise 2013, le film est sensé trouver son climax émotionnel dans les atermoiements des membres d'un triangle amoureux situé dans les milieux bourgeois allemand, alors qu'un homme d'affaire malade laisse approcher de sa femme un bien trop séduisant et brillant jeune homme. Jeune ingénieur donnant des cours au fils du couple, puis autorisé à s'installer dans leur maison, pour des aspects « pratiques », il est soumis aux intentions hésitantes du vieil homme, visiblement partagé entre désir de se trouver un remplaçant et jalousie latente qui le fera envoyer son disciple en mission pour deux ans à l'autre bout du monde, au Mexique.

Ne réussissant pas à installer le trouble amoureux, même s'il tente de montrer la gêne d'une femme prisonnière de son milieu, ou de capturer les élans du jeune homme (il renifle les touches du piano...), Leconte rate donc son coup. D'autant plus que la dernière partie du film s'éternise en fastidieux échanges de lettres et autres symboles de l'éloignement. Pleine d'ellipses, elle finit par dénouer trop rapidement certaines situations, menant à une conclusion, très différente du roman, à la fois trop simple et très peu crédible. On aurait apprécié une plus fine approche de ce drame aux élans généreux et sacrificiels, porté par un casting (Alan Rickman en tête) pourtant non déméritant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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