UNE NUIT AU ZOO
Une belle cohérence graphique pour un récit autour d’animaux zombis
Au Zoo de ColePepper, Gracie, jeune louve s’ennuie car il ne se passe jamais rien, rechignant à s’entraîner avec la meute, aux exercices de survie au grand désespoir de sa grand mère. Mais un soir, un météorite devenu miniature en rentrant dans l’atmosphère, tombe sur le zoo, terminant dans la grange. Il est alors avalé par un petit lapin qui se transforme en cocon puis en une créature gélatineuse aux dents pointues, avide d’en mordre d’autres, à commencer par des moutons et des poulets. Gracie va alors devoir collaborer avec d’autres animaux pour s’en sortir…
Probable sélectionné du prochain Festival de Gérardmer, vue sa date de sortie fin janvier prochain, "Une Nuit au Zoo" est un film d’animation pour ados et adultes, prônant la collaboration entre les espèces. Un message qui prend la forme d’un adage de la grand mère louve, après la scène de traque d’introduction où il est question d’exercice de survie : il faut « agir en meute pour survivre ». Dès lors, à partir de l’arrivée d’un mystérieux météorite luminescent, avalé par un lapin tout mimi aux grands yeux ronds, transformé alors en cocon rose scintillant, il s’agira bien pour les animaux du zoo de s’unir, le scénario se chargeant de développer diverses sous intrigues, en séparant ceux qui n’ont pas été mordus en plusieurs petits groupes à géométrie variable, qui affrontent chacun des dangers différents.
Avec un refuge initial trouvé dans le cabinet du vétérinaire, permettant de reposer les bases de la chaîne alimentaire et d’introduire un personnage de lémurien attachant qui devient une sorte de commentateur second degré des différentes phases d'une intrigue correspondant à un film d’horreur type survival, et des archétypes de personnages qui l’entourent. Il cite ainsi "L’Invasion des profanateurs de sépultures" ou désigne un accessoire particulier comme faisant avancer l’intrigue, avant de précéder le discours inspirant de l’héroïne pour motiver les troupes. Mais au-delà d’une intrigue bien menée et référencée, "Une Nuit au Zoo" bénéficie aussi d’une direction artistique d’une rare cohérence, utilisant des coloris dominants et unis à la fois pour la représentation des personnages contaminés, aux corps devenus gélatineux, que dans la succession des décors, aux dominantes marquées (gris bleu, rose, vert...) surnaturelles. Ajoutez à cela une mise en scène qui utilise le vocabulaire des films d’horreur et des points de vue légèrement anxiogènes (filmage au raz du sol pour la caractère rampant de certaines menaces, contre-plongée pour rendre imposantes certaines créatures...), quelques moqueries vis-à-vis de Disney (la chanson obsédante des marionnettes comme dans l’attraction A Small World...) et un personnage de bébé hippopotame trognon en guise de second rôle décalé, et vous devriez passer un très bon moment.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur