UNE FAMILLE TRES MODERNE
Touchante paternité
Malgré un thème qui a été traité quelques mois auparavant par Jennifer Lopez dans « Le plan B », « Une famille très moderne » n’a rien de commun avec la comédie loufoque et quasiment burlesque de la chanteuse latina du Bronx. Ici, les scénaristes ont décidé de s’attarder sur la question de la paternité, plutôt que le fait de société que constitue la progression de ce désir de maternité assouvi par des femmes célibataires.
Raconté avec un peu de cynisme, les réalisateurs des « Rois du patin » ont réussi leur coup, malgré une thématique peu évidente (voire même polémique), qu’ils ont voulu rendre la plus "grand public" possible. Pour cela, ils ne se sont pas trompés en choisissant la célibataire et divorcée la plus célèbre d’Hollywood : Jennifer Aniston, qui n’a jamais caché vouloir des enfants, et que l’on imagine tout à fait avoir recours à ce type de pratique médicale pour, enfin, devenir mère.
Le capital sympathie de l’actrice, toujours au beau fixe, rend le sujet plus acceptable pour les plus réac’ et, il faut l’avouer, remplit toujours les salles. Pour lui donner la réplique, l’abonné des comédies –pas forcément romantiques- Jason Bateman (« Juno », « Tonnerre sous les tropiques », « In the air », « Thérapies de couples »…). Lui aussi joue souvent le même type de rôles : le mec sage et bien propre sur lui, pas rebelle, voire un peu "plat"… l’Américain moyen aux beaux yeux, sans être un tombeur. Ici, il arrive à nous toucher par ses attitudes de papa complice, parfois un peu gauche. Sorte d’handicapé des relations humaines (envers quiconque sans différenciation – adulte ou enfant), il va petit à petit s’ouvrir et évoluer au contact de cet enfant, au point d’en devenir touchant.
« Une famille très moderne » est donc une gentille petite comédie sociétale, qui ne va pas déclencher de crises de rires ni sombrer dans la mièvrerie, et qui réussit à ne pas trop tomber dans l'étalage de situations rocambolesques (à l’exception de la fête d’insémination organisée par Juliette Lewis – un peu too much). Cela reste néanmoins une jolie histoire d’amour, d’amitié et de vie.
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur