UNE FAMILLE ALLEMANDE
Une bizarrerie des plus touchantes
Drôle de titre français que « Une famille allemande », plaçant du même coup la normalité teutonne dans des sphères insoupçonnées. En effet, la fratrie en question ici semble composée d’individus pour le moins singuliers, et pas réellement équilibrés. Le plus âgé de ces frères, défèque n’importe où dans la maison lorsqu’il pique une colère. Le cadet a changé de sexe et côtoie le monde de la nuit. Et le benjamin ne voit que des filles qui ressemblent à des top model, arpenter les allées de la bibliothèque où il travaille.
Et Oskar Roehler réserve à chacun un mode de traitement différent à l’image. Ainsi, les visions du dernier, obsédé sexuel notoire, s’accompagnent de musiques sensuelles et surréalistes aussi amusantes que troublantes. Et on s’étonne de s’attacher à ces personnages barrés, dont on découvre peu à peu l’entourage perturbé, et surtout le père, supposée source de tous les mots. L’émotion nous enserre peu à peu, tant les souffrances et traumatismes semblent difficiles à surmonter. Mais le réalisateur laisse une juste place à l’espoir, et donne naissance à une belle et bizarre histoire d’amours contrariés.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur