UNE ÉDUCATION
Initiation douloureuse
Une jeune Anglaise est incitée par ses parents à bosser dur son latin, point faible pour son entrée à Oxford. Intelligente, toujours volontaire, un rien cynique, la jeune fille fait la rencontre d’un mystérieux adulte (Peter Sarsgaard) qui l’initie aux plaisirs de la vie d’adultes : repas au restaurant, enchères d’art, soirées, voyages…
On se laisse facilement aller, comme le personnage principal de « An education », au charme de cette bluette où la différence d'âge semble plus un attrait qu'une transgression condamnable. Mais l'on se doute d'emblée que toute cette aisance chez le personnage du mystérieux séducteur cache quelque chose. Traitant des sirènes de l'opulence facile, ce conte moral anglais est des plus délicieux. L'attrait des repas au restaurant, des enchères d'art, des soirées est parfaitement rendu, jusqu'au voyage à Paris, bien entendu cliché à souhait, mais ayant néanmoins des relents magiques.
Mais derrière « An education », il y a surtout un casting formidable de crédibilité et de malice, dont un fameux rôle secondaire de blonde écervelée dont les réflexions d'une logique simpliste déconcertent autant qu'elles provoquent l'hilarité. Peter Sarsgaard, le regard gentil, mais forcément pas si net, nous régale de ses excuses hallucinantes pour justifier et faire accepter ses invitations, à des parents aveuglés. La jeune Carey Mulligan fait des merveilles en malicieuse étudiante dont l'éducation sera plus sentimentale que scolaire. Enfin, Emma Thompson campe une directrice d'école inflexible, pour notre plus grand plaisir. On vibre, on rit, on pleure. Bref, c'est du très bon cinéma, qui pourrait en plus, toucher un large public.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur