UNBORN
Tout ce fouillis pour ça?
On se demande ce qui a bien pu se passer dans la tête du scénariste pour écrire un tel script. David S. Goyer, pourtant responsable de collaborations scénaristiques dans plusieurs sciences-fiction de qualité ("Dark City", "The Crow" ou encore les deux "Batman" de Nolan), nous offre ici un melting pot de thrillers psychologiques de bas étages tels qu'il en a pullulé sur nos écrans entre 2002 et 2005. Peut-être s'est t-il dit qu'en puisant dans tous les clichés des films d'horreur il allait réussir à nous concocter l'oeuvre d'épouvante parfaite? Celle qui nous ferait frémir sur nos sièges tout du long? Eh non, il ne suffit pas de réchauffer du déjà vu à grands renforts d'effets numériques pour sortir du lot !
Et tout y passe: apparitions soudaines d'hideux insectes, enfants aux airs morbides à tendances psychopathes, possessions d'esprits malveillants façon « l'Exorciste », et puis les miroirs… Apparemment c'est sensé faire peur les miroir ! Alors admettons, certains plans peuvent provoquer parfois l'effroi. Entre ceux qui présentent humanoïdes et autres chimères et quelques rares moments de tensions, « Unborn » aurait pu parvenir à nous faire aggriper nos accoudoirs, si l'intrigue avait été un tantinet crédible. Hélas, le récit s'engouffre dans une tonne de pistes justes là pour nous offrir tous les clichés du genre au dépend de toute cohésion, et pour, au final, nous servir un twist que l'on devine rien qu'à la lecture du titre du film.
Pour le reste, que dire? La mise en scène reprend les tics de la majorité des thrillers psychologiques (flashs incessants sur fond de musique mal masteurisée, plans zoomant légèrement avec, pour fond sonore, toujours cette même musique mal masteurisée, etc.), mais aucun de ces effets ne fonctionne… La performance des acteurs n'est pas crédible pour deux sous. Odette Yustman, que l'on a pu découvrir dans "Cloverfield" l'an dernier, nous livre une prestation digne des plus pitoyables slashers de la fin des années 90 et l'on ressent beaucoup de peine lorsqu'on découvre qu'un grand acteur comme Gary Oldman a pu accepté un script aussi alambiqué. Bref, à oublier… très vite !
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur