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UN PETIT PROBLÈME

Un film de Roberto Fiesco

Pas grandiose mais tendre et sympathique

Fidel est divorcé et papa d’une fille de 9 ans, Ari, avec qui il entretient une relation plutôt fusionnelle. Lorsqu’il retrouve son amour de jeunesse, Marina, et que l’attirance est mutuelle, le bonheur semble parfait. C’était sans compter sur un « petit » problème : Marina a horreur des enfants et il n’ose pas lui avouer qu’il a une fille…

Sortie le 19 mars 2021 E-cinema

"Un petit problème", ou "Sin hijos" selon son titre original (littéralement « Sans enfants »), est un remake mexicain d’un autre "Sin hijos", un film argentin d’Ariel Winograd, qui date de 2015 mais qui n’est disponible en France que depuis 2020 en VOD sous le titre "No Kids". Cette nouvelle version, qui vient alimenter l’offre pléthorique du rayon comédie romantique de Netflix, reprend en grande partie les ingrédients du film original. Si l’on a déjà vu le premier (écrit par Pablo Solarz, auteur notamment du scénario de "Historias mínimas"), on a souvent une impression de copié-collé, dans les dialogues comme dans la mise en scène, mais la comparaison n’est pas si pesante que cela car ce remake s’avère plutôt agréable dans l’ensemble, voire meilleur que l’original.

En effet, si Ariel Winograd semblait surtout préoccupé par les ressorts comiques et les facettes farfelues de ses personnages, Roberto Fiesco inscrit l’histoire dans une atmosphère globalement plus réaliste et propose des personnages finalement plus attachants. Alfonso Dosal se montre ainsi plus varié dans sa palette de jeu que Diego Peretti dans "No Kids" ; et si Regina Blandón a peut-être un charme plus classique que celui de Maribel Verdú, elle donne corps à un personnage plus complexe, véhiculant une pertinente réflexion sur l’indépendance des femmes, notamment sur leur liberté à ne pas vouloir d’enfants dans une société qui reste très culpabilisante à ce sujet. On pourrait certes estimer que le scénario fait tout pour lui forcer un peu la main, mais ce serait une analyse beaucoup trop simpliste, notamment car il n’est pas question de l’inciter à enfanter elle-même (on n’est donc pas dans le même cas que la récente comédie française "Énorme").

De toute façon, "Un petit problème" est moins un film à message qu’un vrai divertissement romantique plutôt feel good, qui se déguste sans prise de tête. On peut évidemment regretter certaines maladresses (comme le retour guère vraisemblable du père de Fidel revient dans la vie de ce dernier) ainsi qu’un scénario assez balisé (par exemple les facilités avec lesquelles le récit permet un progressif et attendu rapprochement entre Marina et Ari). Mais on appréciera la véritable tendresse qui se dégage de l’ensemble ainsi que les idées plus inventives, comme le dialogue à double sens entre Marina et Ari quand elles jouent à un jeu de devinettes, ou les deux malicieuses scènes finales (intelligemment inversées par rapport à "No Kids").

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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