UN MONDE PRESQUE PAISIBLE
Un quasi huis-clos plutôt nostalgique et triste
Dans l’après guerre, la chronique quotidienne d’un atelier de tailleur juif, à Paris. Les complicités, les rapports de voisinages, et les fantômes de la guerre et de la collaboration…
Le nouveau film de Michel Deville (" La lectrice ") n'est pas véritablement une comédie de mœurs ou d'époque. Le film est pourtant fortement ancré dans cet après guerre, où les anciens déportés retrouvent leur logement, mais parfois pas leur famille. Commence alors une attente, interminable pour certains.
Et c'est bien l'histoire de ce retour à la vie qui fait l'intérêt et le cœur du récit d' " un monde presque paisible ". Sous couvert des plaisanteries un rien lourdaudes et déplacées de Vincent Elbaz, se cache un exorcisme de la douleur, une volonté de dépasser plus que d'oublier.
Mais le film pêche par son inertie, comme littéralement enfermé dans cet atelier et la cour attenante. On attend avec impatiente une échappatoire, une sortie que nous promettait l'affiche verdoyante. Malheureusement celle-ci vient beaucoup trop tard, l'ennui est déjà fortement ancré dans l'esprit du spectateur.
Heureusement, on se consolera avec les formidables interprétations de Denis Podalydès en veuf éploré, portant inquiétude et souffrance au visage, et de Julie Gayet, en jeune femme à marier, timide et entreprenante.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur