UN MONDE MERVEILLEUX
Une comédie décalée sur l’impact de la technologie
Max et sa fille Paula, déguisée en garçon, entrent dans une maison de repos, s’annonçant sous les prénoms de Jeannine et Thimothée, où ils prétendent rendre visite à une grand mère, et. Elles réussissent en fait à dérober un robot assistant, programmé sur la fonction médicale, en le déguisant avec un manteau et l’embarquant sur un fauteuil roulant. Mais une fois chez un revendeur, celui-ci refuse de le leur acheter, car il s’agit d’un vieux modèle, le T-0 (Théo), alors que la dernière génération est au T-5. Elles doivent alors garder Théo avec elles, décidant de l’embarquer dans leurs petits larcins, ce qui ne va pas aller sans poser de problèmes…
Avec pour héroïne la cynique Blanche Gardin, dans le rôle d’une mère parfaitement indigne, entraînant sa fille au vol, "Un Monde Merveilleux" affiche dès le début un petit humour vachard réjouissant, où l’irrespect des règles devient le ressort comique central, par décalage avec un robot premier degré, dont les agissements sont régis par un certain nombre de règles programmées. On s’amuse donc de ce duo façon buddy-movie, et notamment des scans réalisés pour vérifier l’anatomie de cette mère qui déclare que « ça (lui) casse les couilles », pour constater qu’elle est dépressive, ou pour vérifier qu’elle a bien de la monnaie dans sa poche alors qu’elle vient de dire le contraire à un SDF.
La malice du scénario est ainsi d’utiliser les remarques ou réactions du robot pour souligner en permanence le caractère veule et sournois de la mère, dont l'humanité va cependant peu à peu se révéler. Sans faire étalage de moyens, l’auteur parvient à concocter un monde où les robots sont partout, par un simple plan dans la rue où l’on découvre leur multitude, ou quelques situations qui détaillent leurs usages (notamment au commissariat). Si tout n’est pas réussi (l’apprentissage de la bagarre...), on se dit cependant rapidement que le public concernant pourra plutôt être familial, quand arrivent les quelques gags les plus faciles liés à l’apprentissage de l’argot ou des insultes par le robot, et en découvrant la manière dont est traité le final. Pas un grand film d’anticipation, mais une petite comédie sympathique où l’humain revient au centre des préoccupations.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur