UN HOMME EN COLÈRE
Pas le meilleur Guy Ritchie
Alors que les fourgons blindés d’une compagnie sont la cible d’une équipe de voleurs extrêmement organisée, H, un homme mystérieux, intègre cette compagnie, et n’hésite pas à se servir de son arme pour contre-carrer les attaques. Mais H n’est peut-être pas la personne qu’il prétend être et son embauche dans la compagnie de transport de fond apparaît de plus en plus comme une infiltration, mais pourquoi ?
Après le retour aux sources salutaire qu’avait fait Guy Ritchie avec "The Gentlemen", formidablement mené par le duo Matthew McConaughey et Charlie Hunnam, il semble ici s’être un peu perdu en essayant, comme dans "Rockn’rolla", de transposer son intrigue aux USA, avec Jason Statham en tête d’affiche comme pour "Snatch" et "Arnaques, Crimes et botanique".
Ici, l’intrigue suit le personnage de H, un homme qui vient mystérieusement intégrer une entreprise de convoi de fonds après qu’elle ait été la cible de plusieurs attaques, dont une qui s’est révélée particulièrement meurtrière, du côté des convoyeurs, mais aussi du côté des civils. L’intrigue s’épaissit lorsque l’on découvre, dans une série de va et vient dans le temps, signature caractéristique de Guy Ritchie, qui est réellement H.
Outre quelques scènes d’action musclées très bien réalisées, en particulier une attaque finale très lisible malgré la complexité de l’action, le film peine à créer une réelle tension et donc une empathie pour ses personnages. On en dit à la fois trop et trop peu sur le personnage de H, ce qui fait qu’il n’est ni la victime qu’il semble être, ni le justicier qu’il pourrait incarner. Il va à la fois trop loin et pas assez.
Guy Ritchie ne parvient ainsi pas à trouver le subtil équilibre entre la jouissance de la violence, la maestria de la mise en scène et l’humour. En se prenant au sérieux, ce film crée une distance qui peut le rendre un peu rébarbatif. Dommage donc, car l’on sait que Jason Statham en a encore sous la semelle et qu’il n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est à la fois drôle et qu’il brise des crânes, comme dans "Hobbs & Shaw", ou "Hyper Tension", ce qui aurait pu être l’occasion avec ce remake du "Convoyeur", film français de 2004.
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur