UN GIORNO PERFETTO
Dérapage vers le caricatural
Le nouveau film de Ferzan Ozpetek (« Saturno Contro », « Hammam »), dont la casting ne démérite pourtant pas, n'a pas fait les beaux jours du Festival de Venise 2008, certains trouvant le film trop schématique et caricatural. Valerio Mastrandrea (découvert en 2007 dans l'excellent « Ciao Stefano » alias « Non pensarci ») y interprète un policier dont les violences conjugales vont mener sa famille à sa perte, lors d'une journée où les ennuis s'accumulent. Regard inquiétant, légers tics de la bouche, il déploie ici un charme ténébreux qu'on ne lui connaissait pas jusqu'ici. Face à lui, Isabella Ferrari joue la femme, échappée avec ses deux enfants d'un foyer devenu dangereux.
Les premières scènes où le couple s'affronte, au téléphone, puis dans la voiture, réussissent à faire monter efficacement la tension. Malheureusement, Ozpetek en fait des tonnes, des visages de femme peints sur les murs par un jeune amoureux transi, larmes du député, jusqu'au visage du médecin dans l'ambulance. D'autant qu'il ponctue de manière insupportable les scènes les plus terribles, par une musique ronflante et envahissante. Il réussit ainsi, durant les 20 dernières minutes, à gâcher un film qui ne manquait pourtant pas de charme, se focalisant au fil de l'intrigue sur le fils du député, qui fuit en Espagne pour devenir le contraire de son père.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur