UN ÉTÉ À QUCHI
Une ode à la jeunesse
Un meilleur copain de vacances, des jeux entre enfants… nous avons tous nos souvenirs de jeunesse, des moments à part, durant lesquels on s’émerveille de partager des secrets, des joies et des douleurs aussi. Le Taïwannais Tso-chi Chang signe un film émouvant, son huitième et le premier à sortir sur notre territoire, dans un style épuré, poétique et sensible. Un film où le temps semble parfois suspendu à la beauté de la découverte de nouveaux sentiments, de nouvelles émotions, alors que quand on est un jeune garçon de la ville, fan de jeux vidéo, on se retrouve chez son grand-père, en pleine campagne, où les traditions ont la vie dure !
L’histoire, non-linéaire, alterne entre justesse et paresse, à l’image du temps qui oscille entre soleil et tempête… D’un côté, on s’émeut pour le jeune Bao confronté à des événements terribles : la perte, le deuil, le divorce de ses parents. De l’autre, Tso-chi Chang se perd parfois dans des scènes expectatives sans grand intérêt. Parfois même, on se demande s’il ne s’est pas endormi dans la salle de montage tant les longueurs peuvent être pesantes…
Néanmoins, le regard qu'il porte sur les rapports enfants-adultes est juste. Celui sur la famille est acerbe. Il ne réinvente pas le genre mais ne cherche pas non plus à copier-coller des films comme "L’été de Kikujiro", auquel il fait parfois penser. Tso-chi Chang a un style très personnel. Sa direction d’acteurs semble être d’une grande maîtrise, alors qu’on sent en même temps une profonde liberté dans le jeu des comédiens et notamment chez les jeunes... des gosses qui jouent la vie avec un naturel déconcertant. Assurément un des points forts de ce joli film en forme d’ode à la jeunesse.
Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur