UN CŒUR AILLEURS
Un film nostalgique, d'un certain cinéma
Présenté en compétition à Cannes, Le cœur ailleurs a souvent cristallisé des critiques concernant sa forme, classique, venue d'un cinéma d'antan. Chronique de mœurs, assez légère, cette histoire d'un éternel timide, finit cependant par toucher, de par la candeur de son personnage principal, aux prises avec ses propres peurs, l'empêchant à jamais de se mettre ouvertement en avant. Pupi Avati, servit par un interprète au visage angélique, et aux yeux pétillants, Neri Marcone, nous fait bien sentir tout le fardeau de cette malédiction du caractère.
De cette comédie à l'italienne comme on n'en fait plus, on regrettera le caractère caricatural du personnage féminin principal, à la fois vénal et manipulateur, dont le seul pendant reste malheureusement la mama italienne qui tient la pension. Mais on retiendra une douceur, une nonchalance qui emportera ceux qui se laisseront bercer, ainsi que quelques scènes comiques plutôt réussies. Le couple improbable formé par cette femme sûre d'elle et cet homme réservé qui se révèle à lui-même séduira à coup sûr.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur