ULTRAMAN RISING

Le retour d’une figure de super héros, plombé par un parti-pris de nième sous-texte sur la famille

Enfant, Ken Sato voyait son père en alerte dès qu’un kaiju menaçait de détruire une ville japonaise. Sous le nom d’Ultraman, celui-ci défendait la population, tâchant d’éviter au maximum les dégâts. Quelque 20 ans plus tard, celui-ci, devenu une superstar du baseball, écourte sa carrière prometteuse pour revenir jouer à Tokyo dans l’équipe des Giants. Endossant à son tour en secret le costume d’Ultraman, il doit jongler entre ses deux identités. Ceci jusqu’au jour où ressurgit un kaiju extrêmement puissant, Gigantron, à la poursuite d’une mystérieuse sphère transportée par la KDF. Découvrant que celle-ci contient un œuf de kaiju, qui éclot dans ses bras. Il décide alors de protéger le bébé et de prendre soin d’elle en secret…

Sortie le 14 juin 2024 sur Netflix

Présenté en séance événement au Festival d’Annecy (une unique opportunité de voir le film sur grand écran) mercredi soir, "Ultraman Rising" tente de faire vivre en occident, une franchise née dans les années 60 au Japon, et objet de nombreuses séries télé de science-fiction, avec des acteurs en costumes moulants intégraux, combattant d’autres acteurs déguisés en monstres. Il était alors question d’une force de combat contre des créatures extra-terrestres géantes, et d’un alien de la même taille (supérieur à des immeubles d’au moins 10 étages), qui aurait laissé à l’équipe un appareil permettant de switcher de taille humaine à taille de géant pour mieux combattre les fameux kaijus (monstres).

Autant dire que les auteurs de cette sorte de reboot, en format animation (une bonne idée de ne pas tenter les costumes ringards des séries comme "X-Or le Shérif de l’espace" ou des dérivés américains comme les "Power Rangers") ont clairement tenté de moderniser le concept, en mettant leur personnage principal en difficulté, partagé entre ses pouvoirs et son métier de sportif. Mais c’est à un autre dilemme que celui-ci va devoir faire face en choisissant de protéger un bébé kaiju au lieu de le livrer aux autorités. Malheureusement l’intrigue en restera à ce pitch schématique, les auteurs plantant toute l’ampleur d’une potentielle aventure dantesque au profit d’une banale -(et nième) approche familiale quasi dénuée d’humour. Ceci d’autant plus que le design du bébé kaiju, entre le poulet, le poisson et le reptile, rose, est loin d’être heureux. Reste une animation 3D de qualité, reprenant certaines textures, à laquelle s’ajoutent quelques touches noires sur les visages, renforçant certains traits. Dynamique et rythmée, elle se dote de plus de quelques beaux effets, comme les traits blancs de contours lors d’une bataille nocturne, de l’eau figée façon pointes de glace, ou encore la traduction de la vitesse par des effusions rouges. Une vraie histoire n’aurait sans doute pas été de trop.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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