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UDAAN

Une jolie fable anti-déterministe

Après huit années passées en pensionnat, le jeune Rohan se retrouve contraint de rentrer chez lui, dans une petite ville industrielle de l’Est de l’Inde. Il y retrouve son père, un homme violent et autoritaire, et un petit frère, dont il ignorait l’existence. Son rêve est de devenir écrivain, or son père ne voit pas les choses du même œil, et l’oblige à travailler à l’usine qu’il dirige. Comment Rohan va-t-il parvenir à se réaliser ?

Présenté au festival du film asiatique de Deauville en 2011, « Udaan » mérite l’attention. Son jeune réalisateur indien, dont c’est le premier long-métrage, nous livre en effet une fable enjouée, pleine de charme et résolument optimiste.

On peut lui reprocher sa trame dramatique très classique, opposant l’horrible personnage du père, au cœur dur comme la pierre, à son fils aîné sensible et rêveur. Pourtant, “Udaan” surprend par son humour et sa légèreté bien placés, sa fraîcheur et son humanité. C’est aussi un film qui, pour une fois, donne à voir une Inde contemporaine, certes ancrée dans ses traditions, mais qui peut les dépasser au nom de valeurs telles que l’amitié ou la volonté de vivre sa vie comme on l’entend, hors de tout destin tracé.

Ce discours anti-déterministe, maintes fois esquissé au cinéma (surtout dans les pays marqués par le poids des traditions), trouve ici une forme vivifiante, notamment grâce aux personnages des deux fils. Contraints de s’accepter en tant que frères, mais unis par un même calvaire, l’enfant et l’adolescent rejettent toute soumission chacun de leur côté, faisant preuve d’une témérité impressionnante (il faut dire que leur père est terrifiant). On se sent très vite lié à leur destin, habité par leur quête d’émancipation. Et même les petites « kitscheries » musicales auxquelles cèdent le film par moment nous semblent bien dérisoires au regard de l’émotion qu’il procure. Un film attachant, bien loin du cinéma bollywoodien servi en France habituellement.

Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur

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