TWILIGHT, CHAPITRE 2 : TENTATION
L’amour avec un grand Ah
Bella est abandonnée par Edward, le vampire ténébreux dont elle s’est follement éprise. Fragilisée et perdue, elle sombre peu à peu dans la déprime, puis s’adonne à des activités dangereuses qui lui font frôler la mort, dans le but d’attirer l’attention de son amour disparu. Or c’est auprès de Jacob, son ami fidèle et protecteur, que Bella trouve du réconfort. Pendant ce temps, la terrible Victoria menace à nouveau de s’en prendre à elle…
Passée la douce mièvrerie du premier chapitre (“Fascination”), où la belle adolescente solitaire tombe amoureuse d’un James Dean aux yeux oranges, on découvre à présent une autre dimension de la célèbre saga adaptée du best-seller de Stephenie Meyer. Plus sombre et plus romantique, “Tentation” fait la part belle à la souffrance de son héroïne, adolescente à la fois austère et totalement dévorée par la passion, Juliette anachronique délaissée par son Roméo. Les blessures du cœur ne sont pas l’unique apanage des adultes, et le regard anéanti de Bella suffit à nous en convaincre !
Outre son côté divertissant, l’intérêt d’un film comme Twilight est qu’il réinvente complètement le genre draculesque, en le transposant dans une réalité américaine contemporaine : celle d’une petite ville pas très sexy, tiraillée entre deux cultures. La question de la double identité américaine et indienne se place d’ailleurs au cœur de l’intrigue, de façon assez subtile. Elle alimente la dimension féérique du film, tout en posant les bases implacables d’une société tribale, dont la survie découle de la capacité de ses membres à respecter les règles de la cohabitation.
Cette trame sociale, troublante de réalité, ne fait que renforcer le caractère “sur-naturel” de l’histoire d’amour entre Bella et Edward. Complètement coupés du monde qui les entoure, différents des autres y compris dans leur façon de se mouvoir et de parler, les deux protagonistes portent le romantisme à un niveau démesuré, quasi burlesque. Malgré cela, rarement un film pour ados aura été aussi romanesque. Une raison suffisante pour changer de crémerie ou, au contraire, accepter de se laisser submerger par une émotion parfaitement assumée.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur