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TUNNEL TO SUMMER

Un film de Tomohisa Taguchi

Une jolie romance teintée de fantastique

Kaoru, jeune lycéen, fait la connaissance d’Anzu, une nouvelle élève de sa classe, sur un quai de gare, où il lui prête son parapluie. Ayant découvert par hasard un tunnel de légende, le tunnel d’Urashima, il a pu y récupérer sa perruche disparue en y entrant quelque temps. Un autre jour, Anzu, l’ayant suivi, décide de l’aider à explorer le tunnel, sachant que pour chaque personne qui y pénètre, son vœu le plus cher se retrouve exaucé, mais qu’en échange elle perd un certain temps de vie lorsqu’elle en ressort. Kaoru espère pouvoir ainsi faire revivre sa petite sœur, morte en chutant d’un arbre des années plus tôt, disparition dont il ne s’est jamais vraiment remis…

Même s’il a déjà réalisé deux longs métrages, Tomohisa Taguchi était jusqu’ici plus habitué à des séries d’action, telles que "Kino's Journey: The Beautiful World" The Animated Series (2017), ou la dernière saison de "Bleach" ("Bleach Thousand-Year Blood War", 2022). Avec "The Tunnel to Summer", il nous livre une jolie comédie dramatique, dotée d’un élément central fantastique, et adaptée du roman destiné à un public de « jeunes adultes » (lycéens et collégiens principalement) de Mei Hachimoku, illustré par Kukka, paru en 2019 (devenu depuis un manga édité en France depuis juin 2023). Car c’est au rapprochement d’un garçon (Kaoru) et d’une fille (Anzu), que cette légende urbaine, d’un tunnel exauçant les vœux tout en distordant le temps, va amener, le scénario gardant savamment les motivations de la fille secrètes, afin de ménager une partie du suspense.

Récit autour du deuil, thème très présent l’an dernier au Festival du film d’animation d’Annecy, le film y a remporté le Prix Paul Grimault, troisième plus haute récompense, après le Cristal du meilleur long métrage et le Prix du public. Sur une tonalité douce-amère, le film délivre un touchant message sur la capacité à croire en soi, et la possibilité d’une vie orientée vers le futur et non vers un passé traumatique. Alternant des passages d’exploration du tunnel plutôt tendus, qui dévoilent la différence d’approche des deux adolescents (elle plus méthodique et réfléchie, lui plus spontané et émotif), et moments plus contemplatifs liés à l’éveil des sentiments des deux personnages, l’histoire parvient à rester sobre, évitant les montagnes de larmes de certains animés.

Graphiquement le récit donne lieu à quelques scènes marquantes, telles la vision de l’intérieur du tunnel, avec son alignement d’érables aux couleurs automnales et au tapis de feuilles rougeâtres, ou l’escapade à la fête de l’été, avec ses stands, ses lampions, son feu d’artifices observé depuis une lointaine digue. Cette belle romance, où l’on rejoue de manière romantique la rencontre, mais on ne peut empêcher l’autre d’aller confronter ses démons, réchauffe au final le cœur, laissant quelques images marquantes en tête.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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