TU SERAS UN HOMME
Un scénario faiblard pour une (drôle) d'amitié
Pour son nouveau long-métrage, Benoît Cohen a, une nouvelle fois, décidé de filmer son fils et sa femme. Il les plonge au cœur d’une histoire originale qui voit un adulescent devenir le baby-sitter d’un garçon mutique, qui rompt le silence uniquement lorsqu’il se réfugie derrière un accent martiniquais parodique. Pourtant, au cœur de cette mystérieuse demeure, une amitié va commencer à se créer entre les deux protagonistes, chacun ouvrant la porte de son univers à l’autre. Malheureusement, une fois le postulat de départ posé, il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent pour le spectateur.
Le scénario bancal nous offre alors des scènes plus ridicules que rigolotes, les situations tombant rapidement dans un grotesque caricatural horripilant. Malgré le charme du duo formé par les deux jeunes gens, le film ne parvient jamais à nous faire oublier les faiblesses d’écriture. Et c’est ainsi maladroitement que le métrage nous balade du road-movie au polar, en passant par la comédie, les bouts de l’histoire étant rassemblés à grands coups de clichés. Les digressions prennent alors le pas sur la cohérence narrative pour créer une pseudo ambiance poétique complètement fade.
Pourtant, on aurait aimé que cette fable sur la différence finisse par trouver son rythme, mais il est difficile de ressentir une certaine émotion face à cet objet hermétique, car les saynètes ne se sont jamais vraiment drôles, et les moments plus dramatiques manquent de réalisme. Malgré tout, une certaine magie surgit fugacement lors de quelques scènes, en particulier par cette impression de rafistolage apparent, dû au faible budget, dont le réalisateur parvient à tirer une force. Et si cette chronique familiale n’est pas catastrophique, notamment par son aspect intrigant, elle n’en demeure pas moins une simple anecdote sans véritable enjeu, et malheureusement, sans véritable intérêt…
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur