TROPICAL MALADY
Un film bien peu accessible
Les films d' Apichatpong Weerasethakul ont quelque chose de troublant. Si l'on cherche déjà des tendances ou des constantes à son œuvre, on notera une inclinaison à la construction en deux parties fortement distinctes et au traitement de sujets dits « sociaux ». L'originalité de ses films vient notamment d'une construction basée sur la rupture. Dans « Blissfully yours », le générique arrivait au bout d'une heure de film, marquant le passage d'un humour feutré concernant immigration et système de santé, à un certain naturalisme forestier où la sexualité n'a pas peur d'être exposée.
Dans « Tropical Malady », après une première partie assez libre et colorée, traitant de l'homosexualité et du bonheur, Apichatpong Weerasethakulretourne cette fois-ci encore en forêt pour une course poursuite dans la pénombre entre le soldat et un fantôme se réincarnant en tigre. De là à dire que le tigre symbolise l'ami disparu, certains indices qu'on taira ici peuvent nous y inviter. Récompensé pou son originalité à Cannes ( prix du jury ), le film n'en est pas moins abscond, mais curieusement envoûtant. Une expérience à tenter entre insouciance et regrets.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur