TROLL
Empreintes pas si mystérieuses
Nora Tidemann et son père, Tobias, avaient l’habitude d’aller marcher dans le massif Trolltinden, remarquant les formes évocatrices des falaises. Devenue adulte, Nora est désormais paléonthologue, fouillant dans la tourbe sur la côte norvégienne en espérant trouver des fossiles. À la suite d’une explosion dans une mine à Dovre, à l’entrée de laquelle des écolos manifestaient, elle est appelée par le gouvernement pour en découvrir la cause…
Sortie le 1er décembre 2022 sur Netflix
On a tous envie de croire aux lutins, aux leprechauns ou aux trolls issus des légendes ou croyances locales de divers pays. Réalisé par Roar Uthaug ("The Wave", "Tomb Raider", "Cold Prey"), "Troll" est moins un film sur ces croyances qu’une sorte de film de monstre lorgnant à la fois sur "Godzilla", "Jurassic Park" et "King Kong". Bien que le métrage soit doté d’effets spéciaux efficaces, que ce soit pour représenter la créature faite de rocs ou pour montrer ses géantes empreintes dans des plans zénithaux marquants, il est malheureusement dommageable que le spectateur ait une longueur d’avance sur tous les protagonistes (du fait même du titre même du métrage), les réactions des militaires comme des politiques perdant d’emblée toute crédibilité.
Restent que les scènes d’actions sont plutôt maîtrisées et pourvues de vrais moyens, et que l’intrigue, si elle reste attendue (notamment avec le rôle allumé du père de la paléontologue), se suit avec intérêt et un minimum de suspense. Les références aux films précités auront également de quoi faire sourire les cinéphiles. Ainsi, comme dans "Jurassic Park", l’approche de la créature est annoncée avec de l’eau soumise à vibrations dans un verre ou... une assiette à soupe. Comme dans "Godzilla", les militaires s’en donnent à cœur joie pour tenter de détruire la créature avant qu’elle n’arrive à Oslo. Et comme dans "King Kong", les hélicoptères se retrouvent bien malmenés. Ajoutez un clin d’œil sympathique avec le passage dans un parc d’attraction dédié... aux trolls, et il n’y aura pas de quoi bouder son (petit) plaisir.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur