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TROIS NUITS PAR SEMAINE

Un film de Florent Gouelou

Quentin et Cookie

Baptiste, 29 ans, est photographe. Il travaille également dans un grand magasin d’équipement de la maison. Certains soirs, il accompagne sa copine, Samia, interne, dans des missions de prévention SIDA. Discutant avec des drag Queens, il va un soir faire la connaissance d’Arnaud, alias Bobel, et de son amie Cookie Kunty. Découvrant le spectacle de cette dernière, il est tout de suite fasciné…

Trois nuits par semaine film movie

Film d’ouverture de la Semaine de la critique du Festival de Venise 2022, "Trois nuits par semaine" s’intéresse à l’attirance d’un jeune homme pour une drag queen, alors qu’il souhaite réaliser une série de photos sur le « contraste ». Un contraste qui est finalement au cœur du film, qu’il s’agisse d’aborder sa troublante attirance pour Cookie et donc Quentin qui devient-elle à de nombreux moments, de montrer l’attraction-répulsion que provoquent ces personnages selon les personnes croisées (routiers haineux dans une station service, habitants amicaux d’un village...), ou d’évoquer l'importance du drag dans la vie de Quentin.

Globalement le personnage de Baptiste a cependant du mal à trouver une cohérence, certes troublé par les pulsions qu’il éprouve pour le double qu’il a en face de lui, parfois homme parfois femme, le film n’abordant jamais la question de la transidentité éventuelle de ce personnage, qui se sent simplement bien en femme, mais redevient homme quand il s’agit de l'intimité avec Baptiste. Tâchant de verbaliser les choses dans une scène convenue mais plutôt touchante vers la fin du film, cette conclusion vient aussi rentrer en conflit avec les premiers émois de Baptiste, liés à un gant pailleté oublié par Cookie à son appartement. Son identité de genre à lui semble ensuite évacuée bien rapidement, et si on appréciera l’absence de drame existentiel le concernant, son personnage paraît du coup bien maladroitement construit.

Cet absence d’enjeu le concernant et la clarté de la posture de Quentin lui-même, n’appréciant guère que sa facette masculine ne soit exposée publiquement au détriment de son personnage féminin, font aussi que le soudain couplet sur le pronom genré, issu d’une engueulade entre drags et infirmiers paraît tomber comme un cheveu sur la soupe. La différence entre drags et trans n'est du coup sans doute pas suffisamment explicite. Enfin, si la photographie aux couleurs chaudes et aux ambiances néons s'avère soignée, on regrettera également quelques passages signifiants appuyés, comme par exemple l’utilisation de la chanson aux paroles explicites (« adieu l’amour ») dans l’une des scènes clés du film. On attendra tout de même le second long métrage de Florent Gouelou avec curiosité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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