TRES BIEN, MERCI
La critique d’une société absurde
Douze ans après « Circuit Carole », Emmanuelle Cuau revient à la réalisation. C’est aussi le grand retour de Sandrine Kiberlain sur grand écran, après une tentative de carrière dans la chanson. La jeune réalisatrice va nous montrer qu’il n’est pas facile de rester sans histoire, dans une vie qu’on souhaite ordinaire ! En effet, son personnage principal Alex, simple comptable, se retrouve entraîné dans un cercle infernal de procédures, ne trouvant aucune réponse à ses questions. Il passe de la prison à l’hôpital, puis se retrouve au chômage, ce qui est l’occasion de montrer à quel point nous pouvons vivre dans une société incohérente où l’on doit simplement exécuter des ordres sans rien dire.
Le couple Kiberlain / Melki fonctionne merveilleusement bien face à cet engrenage. L’une est emplie de désarroi et d’impuissance face à la situation de son mari, l’autre prenant un gros coup de massue sur la tête, qui tournera à la dépression. Finalement, toutes ces situations qui se succèdent nous paraissent tellement absurdes, qu’elles en deviennent drôles. Le spectateur, dans son fauteuil, ne pourra néanmoins pas s’empêcher d’être révolté mais aussi angoissé à l’idée d’une telle descente aux enfers ! « Très bien merci » se veut l’image universelle de notre monde moderne, et nous fait prendre réellement conscience de l’absurdité de notre société tellement répressive et bureaucratique.
Cédric MayenEnvoyer un message au rédacteur