TRANSFORMERS : THE LAST KNIGHT
Y-a-t-il un scénariste dans les robots ?
Cade Yeager veille sur les Transformers restés sur Terre. Mais l’humanité se retrouve à nouveau en danger, et cette fois, sa quête va l’emmener sur les traces de Merlin l’enchanteur, celui-ci étant en possession d’un objet déterminant pour l’avenir de chacun…
Michael Bay revient avec un nouveau volet de sa saga survitaminée dans lequel il peut s’adonner à son pêché mignon, à savoir tout faire péter. Les premières minutes nous donnent un indice sur le ton de cet opus : Merlin (oui oui, l’enchanteur que tout le monde connaît) est alcoolique et en possession d’un bâton laissé par un Transformers. Nous sommes au Moyen-Âge et les chevaliers de la Table Ronde veillent sur les gigantesques robots délaissés par leur chef Optimus Prime, manipulé par une déesse pour détruire la planète. Et ce postulat « WTF » n’est que le début d’une longue série de séquences invraisemblables, sans aucune cohérence ni logique. Car le réalisateur a décidé définitivement de lâcher les ballons et d’inventer une pseudo mythologie à sa série, peu importe si ces éléments intègrent correctement son intrigue.
Préférant faire mumuse avec ses nouveaux jouets (des épées, des catapultes, encore plus d’explosifs), le cinéaste abandonne complètement l’idée d’un scénario – ce qui promet pour la suite des événements où des épisodes dérivés vont voir le jour, à l’image de "Star Wars". Mais ce n’est pas grave, parce qu’il y a un dragon à trois têtes qui crachent du feu qui vient d’apparaître… Dans ce film bigger than life, tout est bon à la surenchère et au mauvais goût, comme engager Sir Anthony Hopkins pour lui offrir un rôle ridicule où il se retrouve à enchaîner les vulgarités. Sacralisant le soldat comme le bon héros américain (Mark Walhberg, évidemment), le métrage enchaîne les saynètes stupides où tout est bon au manichéisme et à une bonne dose de gunfights.
Les robots se massacrent entre eux, les humains s’affrontent à coups de gros pistolets, et finalement, tout le monde finit par se battre contre tout le monde. Entre temps, John Duhamel et John Turturro ont eu le temps de passer une tête, tout comme quelques nazis (car le film regorge d’un nombre incalculable de personnages particulièrement inutiles au déroulement de l’intrigue). Summum de l’œuvre décomplexée où absolument chacun est en roue libre, ce "Transformers" finirait presque par devenir jouissif tellement il va loin dans le très grand n’importe quoi. Probablement à regarder au dix-huitième degrés, ou à consommer de préférence le cerveau posé à côté de son mojito !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur