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TRANSFORMERS 4

Un film de Michael Bay

À force de trop gaver l'oie, elle explose !

Quatre ans se sont écoulés depuis la dernière bataille féroce ayant une nouvelle fois opposée les Autobots aux Decepticons. Tandis qu’un groupe de scientifiques tente d’utiliser les Transformers pour repousser les limites de la technologie, et ce avec le soutien d’une équipe de mercenaires ambitieux, un père de famille texan découvre un vieux camion qui, une fois retapé, se révèle être Optimus Prime. Les Autobots sont de nouveau confrontés à un fléau qui menace la planète toute entière…

Michael Bay est un beauf décidément indécrottable sur lequel on avait visiblement bien tort de placer quelques espoirs de renouveau. Si le plus bourrin des cinéastes américains avait su détourner ses lourdeurs de façon joyeusement ironique dans l’épatant "No Pain No Gain", on ne peut pas dire qu’on se réjouissait à l’arrivée d’un quatrième épisode de la saga "Transformers". Et même si Bay s’amuse dès le début de son film à lâcher une petite pique envers Hollywood (et lui-même !) en stigmatisant la nullité des suites et des remakes, ces cinq petites secondes d’autodérision ne sont qu’une fourmi microscopique face aux 166 minutes de ce blockbuster XXL qui fait tout péter dès lors que deux objets se touchent, histoire de revenir aux bases d’une formule qui a fait ses preuves. Sauf que voilà, après trois épisodes qui tentaient sans cesse de repousser les limites du spectaculaire (et de la débilité, aussi), le spectateur ressemble désormais à une oie que l’on gave jusqu’à l’explosion, au point qu’elle en arrive à hurler son envie de savourer un temps mort.

Fidèle à sa réputation de cinglé inconscient, Bay continue donc d’en faire des caisses dans les idées folles de montage, les effets spéciaux ébouriffants, les clichés supra-éculés, les répliques débiles et les explosions plus nombreuses que dans une centaine de blockbusters réunis. Face à un tel spectacle qui finit par annuler le moindre de ses effets à force de les accumuler sans la moindre mesure, l’ivresse se transforme très vite en torture. Même le scénario, sans doute rédigé sur les cabinets un lendemain de cheeseburger mal digéré, accomplit l’exploit de nous faire oublier la présence de Mark Wahlberg et de Stanley Tucci à l’écran (par contre, on savourera l’absence bien visible de Shia LaBeouf). En effet, il n’y en a ici que pour les robots, toujours plus nombreux (du coup, on ne sait plus trop qui est qui), toujours plus cons (leurs répliques sont du niveau d’une sitcom KD2A) et toujours plus développés (on a même droit aux fameux Dinobots en fin de bobine). Au final, bon courage pour se souvenir des enjeux dramatiques une fois sorti de la salle avec un sacré mal de tête.

Pour le reste, que les fans du grand Michael ne nous jettent pas si vite la pierre : bien que sa persistance à filmer de gros robots qui défragmentent tout sur leur passage en devienne profondément lassante, le bonhomme reste garni d’un sacré savoir-faire technologique et n’a de leçon à recevoir de personne sur ce domaine. Son désir de cristalliser le jamais-vu sur l’écran est certes profondément respectable, mais depuis le "Pacific Rim" de Guillermo Del Toro, on sait désormais qu’un profond enjeu humaniste et une mise en scène réellement symbolique sont les seuls à savoir soutenir une telle outrance. Ici, Bay se repose juste sur ses acquis et, surtout, exhibe une fois de plus ses cojones de beauf yankee qui s’assume : vulgarité cramoisie, manichéisme outré, bagnoles qui tracent, ralentis sur des contre-plongées de pubard, perruche blonde filmée au ras du minishort, explosions maousses en veux-tu en voilà et placement de produit à gogo. En ce qui nous concerne, on était déjà habitué à tout cela, mais là, c’est l’indigestion de trop. C’est où, les toilettes ?

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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