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THE TOWN

Un film de Ben Affleck
 

POUR : Counter Stricke

Avec plus de 300 coffres forcés chaque année, à Boston, le braquage de banques est le sport national pratiqué par la Mafia locale. Doug McRay en fait partie et est à la tête d’un petit groupe entrainé et masqué, opérant à la mode «gentleman». Mais un jour, tout ne se déroule pas comme prévu : une des employées réussi à donner l’alarme et pris de panique, le groupe décide de la prendre comme otage. Echappant de justesse à la police, ils décident de la relâcher. Mais très vite, le gang constate qu’elle habite leur quartier (Charlestown) ; dès lors, le risque de se faire reconnaitre et confondre devient source de panique pour le groupe. Doug décide alors d’enquêter et de la tester afin de vérifier ce qu’elle connait ou pourrait reconnaitre. Mais de ce petit jeu va naitre une relation amoureuse qui pourrait bien mettre en péril l’identité - jusque là secrète - de ces voleurs de banques...

Deuxième grand show pour Ben Affleck, qui après l’excellent «Gone Baby Gone», nous colle un - plutôt - efficace thriller à la plastique plutôt attrayante. Mafieux des années 2000, il assume plutôt bien son rôle de leader au cœur d'artichaut. Les scènes passives d’amour et d’étreinte avec la belle Rebecca Hall ne sont pas si ennuyeuses que prévu et son charisme (celui de Ben), loin d’être son fort en temps normal, est relativement présent.

Sorti de cela, la première grande faiblesse de ce long métrage est l’absence de personnage fort qui en jette. L’ensemble de l’équipe s’oublie très vite et le très attendu Jeremy Renner ne se contente que d’un « petit » rôle de « petite » frappe... Les policiers ainsi que leur chef, joué par John Hamm, sont d’une stupidité alarmante, et ils ne relèveront donc pas le niveau.

Pourtant, grâce à des enchainements réussis, bénéficiant d’une fluidité et d’un rythme plaisant, «The Town» séduit. Aucune longueur n'est à déplorer, même si d’un point de vue scénaristique, quelques maladresses sont à pointer du doigt. Le tout s’avale tout de même très bien, à condition de ne pas se braquer à la première stupidité de la chère police de Boston.

On ne s’attache pas, on ne vibre presque pas, mais «The Town» est définitivement un bon divertissement et une réussite pour Ben Affleck. Loin d’un «Gone Baby Gone» pour l’intensité et très loin d’un film comme «Les Infiltrés» coté scénario, nous jouissons ici d’un un bon «Warner», avec de l’action, du shoot, un peu de suspense, mais pas forcément une intensité très grande.

Jean-Philippe MartinEnvoyer un message au rédacteur

Ben Affleck fait une deuxième tentative coté réalisation, après « Gone baby gone », et se donne le rôle principal de "The town", récit des braquages d'un gang de Charlestown, quartier de Boston, présenté d'emblée comme le quartier où il y aurait eu le plus de braquages au monde (!) Si dans le fond l'on se moque des statistiques de ce genre, on aurait aimé pouvoir croire à l'histoire de ce gang, et à la prétendue relation amoureuse que va lier progressivement le personnage de Ben Affleck avec l'une des témoins de leurs méfaits (Rebecca Hall). Malheureusement, et malgré quelques scènes de braquages plutôt efficaces (certains s'amuseront des différents déguisements, avec masques de squelettes ou de nonnes), on déchante vite.

C'est d'abord le scénario qui pèche. S'avérant assez simpliste, il contient de nombreux éléments qui ne tiennent pas debout, comme la rencontre et surtout la poursuite d'une relation avec la seule témoin pouvant les dénoncer (ceci malgré la volonté du chef de bande de raccrocher, et donc potentiellement de mettre fin à sa carrière y compris en se faisant prendre), l'emprise du mafieux irlandais (pourtant toujours seul avec son unique garde du corps ! ), la fusillade lors du braquage du Stade de football américain (scène véritablement efficace en terme d'action) lorsqu'Affleck observe son meilleur ami (Jeremy Renner) pendant de longues minutes sans chercher à s'enfuir le plus vite possible...

Mais tout cela n'est rien par rapport au principal défaut du film: l'interprétation catastrophique de Ben Affleck lui-même, incapable d'être juste, hormis dans les scènes où il joue les autoritaires ou se met en colère. Lors des moments intimes, celui-ci se contente de poser, marmonnant à demi-voix cassée quelques traumatismes passés. Pire, lors des scènes d'interrogatoire, il roule des yeux, avant de balancer une pauvre réplique bien loin de celle que le policier vient de lui asséner. L'effet de répartie souhaité tombe complètement à plat. Dire que l'on ne croit pas un instant à son personnage est un doux euphémisme. Mais au final ça n'est pas le cas non des personnages secondaires, à peine développés, et qu'on aurait aimé voir contrebalancer un peu, vu la qualité des acteurs, le pâle personnage principal.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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