TOUTE L'HISTOIRE DE MES ECHECS SEXUELS
Attention OCNI (Objet Cinématographique Non-Identifiable)
Pathétique, hilarant, humiliant, et même touchant, je ne sais toujours pas quoi penser de cet ovni ou ofni… J'en suis encore à me demander s'il s'agit d'un authentique documentaire ou d'une escroquerie sans nom. Il faut dire que "Toute l'histoire de mes échecs sexuels" a de quoi dérouter… D'ailleurs, je ne sais même pas si on peut appeler cela un documentaire ou un "docu-fiction" ou même un carnet intime en vidéo.
Chris Waitt se met en scène à la manière de Morgan Spurlock dans "Super Size Me". Derrière ses airs de Kurt Kobain tout penaud, il parle, se confesse au spectateur, explique sa démarche, ce qu'il va tenter et ce qu'il en ressort, à tel point que l'on a l'impression de voir un document sur le documentaire ou même un making of. Il fait tout cela avec une telle spontanéité et au cours de situations si loufoques que tout cela en devient particulièrement déstabilisant. (Voir la scène où il poursuit toutes les filles dans la rue après avoir avalé six viagras comme un imbécile).
Il en ressort un détonnant mélange de sincérité et d'artifices ouvertement recherchés. Chris Waitt sème donc le doute sans forcément que cela soit voulu. Pour tout dire, je n'ai eu qu'une seule obstination pendant ce film: démêler le vrai du faux. Les ex de Chris jouent sans doute leur propres rôles mais on ne peut s'empêcher de se demander à quel point tout ceci a été planifié, scénarisé et dirigé tant les situations sont aberrantes (notamment la scène sado-masochiste).
Le problème est qu'à force de faire cette constante gymnastique, j'en suis arrivé à prendre une certaine distance par rapport aux images et lorsque Chris Waitt tente de nous prendre par les sentiments à la fin du film, la magie ne prend pas forcément. Enfin, il s'agit là de mon propre ressenti. Cela dit, je reste persuadé que ce documentaire gagne à être re-visionné avec du recul. Une chose est sûre: il faut le voir pour s'en faire sa propre idée. Au moins pour l'originalité du traitement.
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur