TOUT LÀ-HAUT
Loin du sommet
Scott est un surdoué de snowboard. Lors d’une descente en hors-piste, à l’aiguille du Midi, il est amené à croiser une ex-star de la discipline, Pierrick Lefranc. Scott voit en lui la possibilité de pouvoir réaliser son rêve : faire la première descente du couloir de l’Horbein, sur l’Everest…
Ce n’est pas la réussite de la descente de l’Horbein qui intéresse le réalisateur, mais plutôt tout le travail de ce jeune snowboarder pour être le premier à réaliser une glisse dans un couloir encore vierge. La thématique de la nécessité d’obtenir des soutiens financiers dans ce domaine n’est que trop superficiellement abordé. D’autant que l’apport d’une logistique confortable ne constitue finalement pas un réel obstacle pour Scott. A ce titre, le scénario est tout ce qu’il y a de plus banal et nous emmène jusqu’au sommet de l’Everest par un sentier trop bien balisé.
Le film ne réussit jamais à nous faire ressentir le frisson ou l’adrénaline éprouvés par ces descendeurs lorsqu’ils dévalent les pentes enneigées sur leur ski ou leur snowboard. Les plans des descentes sont quelconques, tout comme les images de montagnes, ne rendant jamais tangible cette impression de grandeur, ni le danger du vide que peuvent connaître les protagonistes, ce qui est assez dommageable.
Vincent Elbaz est crédible en ex-champion tentant de se retirer du milieu et qui va se transformer en maître pour Scott. Soit tout le contraire de Kev Adams qui reste encore, par moments, trop proche de son registre comique, peinant à convaincre dans ce rôle de jeune loup fou qui désire réaliser une première mythique. On notera, néanmoins, que l’alchimie de ce duo fonctionne bien. En revanche, il n’y a quasiment aucune place pour les seconds rôles, à l’image de Bérénice Béjo ou de la jeune chargée de communication qui ne font que de la figuration malgré leur rôle déterminant pour ces deux hommes.
Loin d’être un sommet du cinéma, "Tout là-haut" reste un produit calibré mais qui manque son objectif de dépaysement et de frisson malgré son sujet sur le hors-piste et les sports d’hiver extrêmes. La trame reste du déjà-vu et le duo principal fonctionne mais sans éclats. La montagne ne nous gagne pas avec ce long-métrage à la réalisation qui ne rend pas forcément justice à ce sport et surtout à son terrain de jeu.
A noter : juste avant le générique de fin, il nous est précisé que ce film est dédié à Marco Siffredi, un snowboarder décédé en 2002 alors qu’il tentait de descendre ce fameux couloir de l’Horbein, où personne à ce jour n’a encore réussi cet exploit. Il est également dédié à tous les rêveurs, tous ceux qui comme Scott souhaitent réaliser leur rêve.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteurCOMMENTAIRES
Lonesloane
samedi 6 août - 8h38
Et au sujet de la fin du film... qui nous laissent dans l'expectative, les deux descendeurs meurent aussi ??? Et ne réaliseront jamais cette première....