TOP GUN : MAVERICK
Un film d’action à Mach 10
Le pilote de chasse Pete « Maverick » Mitchell n’est jamais monté en grade, souhaitant pouvoir continuer à voler. Mais après avoir encore fait des siennes en poussant un peu trop loin un prototype, au delà du Mach 10 espéré, il se retrouve muté à Top Gun, l’école d’aviateurs dans laquelle il était il y a 30 ans, mais cette fois-ci comme éducateur. Parmi les recrues il y a le Lieutenant Bradley « Rooster » Bradshaw, le fils de son défunt ami Nick « Goose » Bradshaw, qui espère bien être choisi pour une mission quasi impossible dans un « pays voyou », visant un centre d’enrichissement d’uranium enfoui entre deux montagnes…
Attendu depuis maintenant deux ans, puisque le film aurait dû être initialement présenté au Festival de Cannes 2020 (annulé du fait de la pandémie), voici donc que débarque sur grand écran la suite du film culte "Top Gun" (1986), qui mettait en scène Pete "Maverick" Mitchell, aviateur casse cou, au centre d’une intrigue où il était question de rivalité et de virilité, mais aussi d’amitié. L’amitié est cette fois ci clairement au cœur du scénario, comme les thématiques du lâcher prise et du pardon (du pilote à lui même suite à la mort de son copilote, mais aussi du fils de celui-ci désormais également aviateur vis à vis de celui qui n’a pu empêcher la mort de son père). Car la question se pose désormais pour le pilote chevronné : va-t-il enfin raccrocher, forcé par ses supérieurs, ou de lui même ? Un renoncement qui devra forcément arriver avec l’âge.
Réduisant au minimum les moments de camaraderie (quelques scènes de bar, dont une qui permet d’introduire rapidement les caractères des différentes recrues, une partie de foot sur la plage, torses nus…), Joseph Kosinski ("Tron l'héritage", "Oblivion") se concentre avant tout sur la mission à accomplir, expliquée en long en large et en travers, afin d’en faire ressentir la nature : un exploit. Tel un jeu vidéo dans lequel on essaierait de battre à chaque fois sa performance d’avant, on a donc droit à une simulation et à des entraînements répétés, le tout dans un mariage plutôt efficace entre images de synthèses et véritables prises de vue, ceci avant la véritable mission. Le dispositif, après l’onirique scène d’introduction sur des essais de vol supersonique, alliant plans (superbes) de trajectoires vues de l’espaces et éléments plus techniques, permet une montée en tension allant crescendo, plusieurs données inconnues s'immisçant dans une mission millimétrée.
Les prises de vues aériennes sont impressionnantes, comme les cascades impliquant parfois deux avions, tâchant de donner une petite idée des contraintes physiques auxquelles peuvent être soumis les pilotes. Quant à Tom Cruise, son personnage est bien sûr de presque toutes les scènes, montrant la puissance physique de l’acteur de bientôt 60 ans, toujours aussi prompt à jouer de son charme (ici pour séduire la belle Jennifer Connelly), capable aussi d’attirer l’empathie lorsqu’il évoque son ami disparu ou essaye de se rattraper auprès de son fils. Mais là où une certaine émotion nous étreint également c’est avec l’apparition offerte à Val Kilmer (l’antagoniste rival du personnage de Tom Cruise dans le premier film : Tom "Iceman" Kazansky), le rôle étant adapté à la maladie de l’acteur, pour qui parler est devenu une souffrance. Un film d’action spectaculaire et mouvementé, qui pose clairement la question du moment où se retirer.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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COMMENTAIRES
Dyandford
mardi 12 juillet - 10h18
Un film brillant du début à la fin, avec un vrai scénario contrairement au premier film. On passe par toutes les émotions grâce à une histoire qui nous transporte à 1000 à l'heure et un casting parfait ! Le début est parsemé de références au premier Top Gun, un vrai hommage et en même temps une suite qui sait prendre le recul par rapport à l'époque à laquelle elle sort. En conclusion, une proposition intelligente en 2h11!