TOMBÉS DU CAMION
Une comédie de braquage, qui invite à ne pas fermer les yeux
Stan, vieux marin qui n’a pas les moyens de faire réparer son bateau de pêche, fait déposer celui-ci dans son jardin. Sans rentrée d’argent, il se fait passer, avec deux complices, pour des policiers, auprès de camionneurs étrangers. Ils font semblant de prendre en flagrant délit avec une prostituée, elle aussi complice, afin de leur soutirer de la marchandise qu’ils pourront revendre ensuite. Mais un jour parmi la marchandise, se trouve un jeune migrant de 10 ans prénommé Bahman…
Patrick Timist est le héros de cette comédie présentée en janvier dernier au Festival de l’Alpe d’Huez, en séance de la présidente (du jury), Valérie Bonneton, qui interprète ici sa femme. Il s’agit d’une sympathique histoire de famille dysfonctionnelle, dans laquelle le père se met à mentir sur un prétendu nouvel emploi et embarque par ce biais sa femme dans son trafic (elle croit à des invendus, qu’elle va donc écouler elle-même sur internet), alors que ses deux fils, gendarmes, continuent à venir déposer leur linge à leur mère. Efficacement, le scénario aligne les quiproquos, faisant virer les braquages organisés, en un jeu du chat et de la souris entre les fils gendarmes et ce père indigne.
"Tombés du camion" offre quelques vrais moments de comédie, notamment lorsque le père utilise l'un des costumes de gendarme de ses fils, afin de donner un peu plus de piment au déroulement des braquages qui se jouent plusieurs fois sous nos yeux. Jouant de l'effet de surprise, c'est dans l'engrenage qui s'enclenche alors que résideront les meilleurs gags, alors que l'élément migrant s'ajoute à l'équation. Un film qui invite au final à jouer la carte de la solidarité et surtout à ne pas détourner le regard, le bateau dénommé Le Résistant, servant ici de vecteur symbolique, de par son passé, alors qu’il avait permis d’évacuer des soldats durant la Guerre.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur
