THESE FINAL HOURS
Un récit apocalyptique non sans défaut mais suffisamment émouvant pour nous embarquer
Les films apocalyptiques ont toujours eu la cote, plus particulièrement ces dernières années – prophéties Mayas quand tu nous tiens. Surfant sur ce phénomène, Zak Hilditch a ainsi choisi, pour son premier passage derrière la caméra, de nous raconter la fin du monde. Le titre est éloquent, il ne reste plus que quelques heures à vivre pour l’Humanité. James, bodybuildé et accro aux substances licites et illicites en tous genres, compte bien quitter la Terre après avoir pris part à la plus grosse fête imaginable. Mais sur le chemin de sa beuverie dantesque, il croise une petite fille en proie à une bande de pervers. Alors, il se la joue héros, sauve la fillette et s’apprête à repartir sur son périple de la soif. Problème : l’enfant a perdu son père et ne lâche plus son sauveur.
Bien évidemment cette relation va transformer l’homme et sa quête d’orgie va devenir un parcours rédempteur aux contours attendus et bien trop prévisibles. L’aspect manichéen agace terriblement et on se dit alors que ce récit de survie va accumuler tous les clichés du genre, ceci d’autant plus du fait des effets stylistiques choisis par le réalisateur et ses grigris surfaits. Néanmoins, malgré ces errances visuelles où le filtre sur l’image agace rapidement, « These final hours » nous embarque, en particulier grâce à la force de son duo principal. Car il est bien difficile de ne pas s’attacher à cette gamine, et lorsque le Monsieur muscle dévoile ses sentiments, même si on s’y attendait, le charme opère immédiatement.
Avec ses couleurs chaudes de plus en plus fortes, ce film crépusculaire aurait pu n’être qu’un divertissement banal cherchant obstinément à devenir un objet arty. Mais le talent du cinéaste est réel, il parvient à transcender son propos sans pour autant tomber dans la caricature qu'on a pu craindre à la vue des premières minutes. Avec des envolées de mise en scène et des séquences poignantes, le film excelle dans sa dimension mélodramatique. Il est moins bon lorsqu’il s’attarde à décrire la violence de cette Apocalypse. Irrégulier, parfois agaçant, notamment dans la résolution finale, plusieurs fois sublime, ce premier métrage n’en demeure pas moins un essai ambitieux qui mérite le coup d’œil.
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur