THELMA LA LICORNE
Mets des paillettes dans ta vie, Thelma !
Thelma, une jeune poney travaillant dans une ferme, chante dans un groupe amateur avec deux amis ânes. Quand le jury d’un concours les recale sans les écouter sous prétexte que son look suffit à les mettre de côté, ses rêves de gloire semblent s’effondrer à jamais. Mais un improbable incident pourrait tout changer…
Sortie le 17 mai 2024 sur Netflix
"Thelma la licorne" est une adaptation d’un album pour enfants de l’Australien Aaron Blabey, dont l’œuvre a déjà donné lieu à une adaptation à succès il y a quelques années : "Les Bad Guys" (d’ailleurs, dans les deux cas, Blabey est producteur délégué). Si DreamWorks n’est pas à la manœuvre cette fois-ci (il s’agit d’une coproduction impliquant notamment Netflix Animation et la filiale canadienne de Mikros), on retrouve ce qui fait le sel des "Bad Guys" : un univers où humains et animaux anthropomorphiques cohabitent, un récit rythmé, des personnages aux caractères bien trempés tout en étant à l’écoute de leurs sentiments, des situations décalées, des messages sur la loyauté et l’authenticité…
L’esthétique et l’humour donnent régulièrement l’impression de regarder un clone des productions Illumination (on dirait un mélange de "Tous en scène" et "Moi, moche et méchant"), voire de DreamWorks sur certains aspects (l’un des ânes rappelle en partie celui de "Shrek", la scène d’action avec la vieille productrice peut faire penser à la grand-mère badass de "Madagascar"…). Il faut par ailleurs admettre qu’on n’a guère de surprises concernant les principales ficelles du scénario, et il en est de même pour certaines valeurs interrogées (l’amitié, la tyrannie de l’apparence, les dérives causées par la recherche de célébrité à tout prix…) ou encore concernant quelques-unes des thématiques bien de notre époque (les bons et mauvais côtés de l’omniprésence des réseaux sociaux, le recours à l’intelligence artificielle pour la création artistique…).
Toutefois, l’univers coloré, l’humour quasi permanent (et efficace) et les personnages attachants permettent de surpasser cette sensation récurrente de déjà-vu et de passer un très bon moment. La réalisation sans faute semble indiquer une bonne complémentarité entre le duo à la tête de ce long métrage : d’un côté une spécialiste de l’animation, Lynn Wang (qui a travaillé sur des séries telles que "Bob l’éponge", "Teen Titans Go!" ou "Unikitty!"), de l’autre un réalisateur rodé à la comédie décalée, Jared Hess ("Napoleon Dynamite", "Super Nacho"…). De façon générale, l’humour fait mouche (dont les répliques des mouches, justement), et on retiendra par exemple les délirants « Pool Boys » (« les gars de la piscine » en VF), le running gag de l’assistante aspergée, ou le jeu de rôle créé par l’âne. "Thelma la licorne" est donc à ranger au rang des contenus de qualité de Netflix Animation, aux côtés de "Klaus", "Le Monstre des mers" ou encore "Apollo 10 1/2".
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur
