THE YIN-YANG MASTER: DREAM OF ETERNITY
Les maîtres et le serpent
Alors qu’un serpent démoniaque doit se réveiller au sein de la cité impériale, quatre maîtres Yin-Yang doivent s’y rendre afin de réveiller les quatre gardiens et éviter que le serpent puisse s’échapper. Mais lors de la première nuit dans la cité, l’un des maîtres est retrouvé mort. Le maître Qing Ming décide de mener l’enquête….
Dès l'introduction, on est rapidement plongé dans l'ambiance d'une Chine médiévale teintée d'une dose de fantasy, d'arts martiaux et de complot : un cocktail qui n'est pas sans rappeler celui d'un autre long-métrage : "Détective Dee". Mais la ressemblance s'arrête ici, "The Yin-Yang Master: Dream of Eternity" ne cherchant pas à être un réel copié-collé du film de Tsui Hark.
Ce long-métrage n'est pas un rollercoaster d'action non-stop et préfère prendre son temps (quitte à avoir un rythme irrégulier), optant pour un quasi huis clos qui éclatera lors d'un final qui n'aura d'impressionnant que la taille du serpent. Le récit manque parfois de clarté avec cette histoire de serpent démoniaque et de gardiens, posant cette situation comme établie et ne nécessitant pas d'explications. Ainsi, l'univers développé par le long-métrage n'est jamais détaillé ni expliqué par le scénario (par exemple d'où viennent les démons ou quel est le pouvoir du serpent).
De plus, l'enquête développée par le récit pâtit du faible nombre de personnages, et on se retrouve vite à deviner le(s) coupable(s) mais convenons que c’est moins vrai pour le mobile. Côté personnages, si la relation entre le protagoniste principal et l'un des autres maîtres est plutôt bien développée (par exemple la couleur de leur costume respectif rappelant celles du Yin et du Yang) mais reste sur un schéma classique – passant de la confrontation/suspicion au respect mutuel, les autres personnages sont moins bien écrits et n'ont de consistance qu'à travers leurs actes.
Mais là où le long-métrage déçoit grandement, c'est dans ses scènes d'actions. Ces dernières manquent totalement de personnalité et de virtuosité dans leur mise en scène, peu aidées par des effets spéciaux aux images de synthèse sans âme, en particulier le combat final qui, au lieu d'être homérique, fait finalement pschitt.
"The Yin-Yang Master: Dream of Eternity" ne réinvente donc pas le genre du film d'art martial fantasy asiatique, la faute à un réel manque de caractère tout au long des 132 minutes que dure le long-métrage, et qui n'offrent que peu de surprises. Ainsi, c'est une œuvre à réserver aux véritables amateurs du genre qui pourront peut-être y trouver leur compte.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur