THE WOLF HOUR
Des procédés qui pèchent par excès de zèle
June E. Leigh est une romancière qui vit cloîtrée dans son appartement new-yorkais. Elle entend jour et nuit son interphone sonner, alors que personne n’est au bout du fil. Son premier roman ayant déjà conduit à la mort de quelqu’un, la jeune femme vit dans la peur…
"The Wolf Hour" est la promesse d’un huis-clos angoissant entre une femme et ses obsessions, mais la forme déconstruite du récit et ses nombreuses incursions hors de l’appartement réduisent à peau de chagrin cette promesse. Le film fait également nombre de choix, narratifs et visuels qui ne viennent pas participer à l’action ni à son propos. Dès lors, si l’image est certes très léchée, elle ne vient pas nourrir les obsessions, les angoisses et la paralysie du personnage campé par Naomi Watts.
Ainsi, l’actrice se retrouve un peu dans la même position que Joachim Phoenix dans "Joker". Elle livre une performance corporelle impressionnante, pour incarner un personnage torturé, inadapté, qui souffre face aux intrusions du monde extérieur, mais qui n’a pas de fond, qui n’a pas d’existence propre, de petites scories qui pourraient lui donner une épaisseur. Dès lors, comme Phoenix, Naomi Watts déploie toute sa palette de jeu, mais n’a pas grand-chose à défendre et donc communique assez peu avec l’audience. Mais peut-être que cela n’est qu’un problème de montage, et que le film, en respectant une chronologie plus linéaire, aurait pu éviter ces écueils.
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur