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THE WITCHER : LE CAUCHEMAR DU LOUP

Un film de Han Kwang-il

Castelvaniesque

Vesemir est connu pour être le maître de Geralt De Riv, celui qui a formé le sorceleur et qui ne quitte plus guère Kaer Morhen. Mais cette forteresse n’a pas toujours été en ruine et Vesemir n’a pas toujours été sorceleur. Il est né serviteur, jusqu’à sa rencontre avec un certain Deglan…

The Witcher : Le Cauchemar du Loup film d'animation animated movie

Sortie le 23 août 2021 sur Netflix

"The Witcher : Le Cauchemar du Loup" est un pur produit de fan service, mais il a l’originalité de s’adresser à deux communautés différentes. La première, la plus évidente, est celle des fans de l’univers du "Sorceleur". Cela peut comprendre les fans de la première heure des livres d’Andrzej Sapkowski, ceux des différents jeux vidéo "The Witcher", ou encore ceux qui ont découvert ce monde de fantasy violent, sanglant et gore par la série qu’en a tirée Netflix et dont ce film n’est que la continuation de l’exploitation.

Ici, pas de Geralt (personnage principal de cette saga), mais Vesemir, son maître, qui se bat sans sourciller et avec toute la violence qu’un sorceleur peut déployer. Il s’agissait jusqu’à présent d’un angle mort dans les arcanes de cet univers que la plateforme a su exploiter. En effet la formation des sorceleurs avant la chute de Kaer Morhen est très peu évoquée, de même que le passé du maitre du Loup Blanc.

L’autre communauté à laquelle s’adresse le film est celle d’une autre série d’animation adaptée d’une série de jeux vidéo créée par Netflix : "Castelvania". En effet, bien que les studios ne soient pas les mêmes, la charte graphique de "The Witcher", les techniques d’animation, les couleurs, le design des personnages, l’écriture des dialogues et même la manière de représenter les combats sont tellement proches que la série, que Netflix développe depuis 2017 et qui s’est achevée en 2021, semble être le mètre étalon de la plateforme pour ce type de fiction. Difficile, en voyant ce film, de ne pas penser à un univers étendu, alors que ces mondes n’ont pourtant rien à voir l’un avec l’autre.

Mais là où "Castelvania" parvenait à trouver un équilibre entre violence graphique et réflexions plus profondes, "The Witcher" reste assez manichéen et le message qu’il tente de véhiculer tombe un peu à plat, voire peut sembler assez puéril et facile. Peut-être est-ce dû au format que la plateforme a choisi. Difficile, il est vrai, de tout faire rentrer dans un film de moins d’une heure et demie.

Alors que la date de sortie de la deuxième saison de "The Witcher" a été annoncée par la plateforme (17 décembre 2021), on peut se demander si Netflix n’est pas en train de tenter de reproduire ce que Disney a accompli avec l’univers "Star Wars", en s’appuyant sur des recettes qu’elle a déjà expérimentées sur d’autres productions. À suivre donc.

PS : Contrairement à ce que l’on peut lire sur certains sites, ce n’est pas le « droit de surprise » qui fait de Vesemir un sorceleur. Il est né serviteur et c’est de son plein gré qu’il choisit de rejoindre Kaer Morhen dans un temps où les sorceleurs n’étaient certes pas appréciés, mais ne craignaient pas grand-chose de la population.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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