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THE VIGIL

Un film de Keith Thomas

Un vrai moment d'effroi

A Brooklyn, Yakov participe à des réunions de support entre personnes ayant quitté la communauté juive orthodoxe. Ayant des problèmes d’argent, il accepte cependant d’assurer la veillée funèbre du mari d’une vieille dame. Mais dans la semi-obscurité, autour de la dépouille du défunt, des phénomènes étranges commencent à se produire…

The Vigil film

Le film d'épouvante américain "The Vigil" inscrit son action, chose quasi inédite, au sein de la communauté juive orthodoxe (au dogme très strict). Acceptant le rôle de « shomer » (veilleur) pour une partie d'une nuit (5 heures), son personnage principal doit ainsi veiller sur le corps d’un défunt tout en récitant des psaumes. Chose qu'il va faire, non avec une certaine désinvolture, mais avec peu de rigueur du fait de ses doutes sur sa propre foi, lui qui a récemment quitté la communauté en question.

L'isolant dans une maison, avec pour seule compagnie une dépouille couverte d'un drap, et une veuve dans un état qu'on ne saurait décrire, Keith Thomas peut alors commencer à titiller nos nerfs. D'autant que le contexte reste volontairement peu explicité, se limitant à une réunion de groupe de soutien et à l'information selon laquelle le précédent veilleur est parti précipitamment ! Place donc à d’étranges phénomènes impliquant de légers mouvements du drap, l'intrusion de lumières soudain venues de la rue, ou une araignée qui passe à ses pieds.

Jouant en permanence sur l’équilibre mental précaire de son personnage principal (un trauma est suggéré dans un cauchemar, un appel angoissé à son psy nous éclaire un peu...), décidé à s’éloigner de sa communauté, le scénario de Keith Thomas évoule sur le fil du rasoir, entre réalité et cauchemar. Peu à peu la peur s'insinue, nous liant à ce personnage face à la potentielle insistance d’une communauté jugée extrémiste.

Exploitant les lieux et la pénombre à merveille, Keith Thomas nous offre quelques moments de grande tension, notamment lorsque son personnage tente de fuir la maison du défunt, abandon son serment pour sauver sa peau (une parabole de sa propre histoire...), et se voit rattrapé par une force mystérieuse. Les effets sont alors saisissants. Mêlant croyances ancestrales, paranoïa et sentiment de culpabilité, "The Vigil" s'annonce ainsi comme la frayeur de l'été.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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