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THE SINGING CLUB

Un film de Peter Cattaneo

Une mécanique certes bien huilée, mais sans réelle surprise

2011. À la veille d’un nouveau déploiement des troupes britanniques, chacune des familles de militaire a son rituel, visant à se rassurer : calendrier à cocher, casque à conserver précieusement, affaires du mari enfermées dans un placard… Les femmes commencent à se réunir, tâchant de trouver du soutien et de se changer les idées. Dans la garnison de Flitcroft, dans le Yorkshire, Kate Barclay, austère épouse du colonel, tente de prendre le leadership. Mais Lisa, plus jeune et plus moderne, semble avoir l’oreille de ses camarades…

The Singing Club film

Diffusé à partir du 9 décembre 2020 sur Canal+ Première

Peter Cattaneo est surtout connu pour l'un des plus célèbres feel-good movies sur fond social "The Full Monty" (1997), dans lequel des chômeurs s'inventaient Chippendales. Une veine qu'il a creusée depuis sans retrouver le succès, de "Lucky Break" (dans lequel un braqueur tentait de s'évader en s'engageant dans une comédie musicale) en 2003 à "The Rocker" (histoire d'un musicien raté trouvant le succès dans un groupe où il joue tout nu...) en 2009. Seule sympathique incartade dans ce parcours en demi-teinte, le charmant et fantasque "Le Secret de Kelly Anne" en 2006, dont l’action se situe en Australie, sorti en catimini au beau milieu de l'été. Le revoici donc après 11 ans d'absence et quelques épisodes de séries mis en boîte ("The A Word" et "Flack") avec un nouveau long métrage dans lequel la musique tient encore un rôle central.

En effet, "The Singing Club", comme son titre l’indique, tournera autour du besoin de ces femmes de militaires d’avoir un projet collectif, en l’occurrence ici, après un brainstorming : une chorale. Malheureusement, le combat de « coqs » entre les deux femmes fortes du groupe se réduira pendant toute une partie du film à l’opposition stérile entre Pop musique et Classique, entre rigueur et fun, bref entre expérience et amateurisme, sinon vieillesse et jeunesse d’esprit. Refusant d’exploiter réellement le potentiel dramatique lié au personnage interprété Kristin Scott Thomas, dont on comprend en quelques plans, qu’elle a perdu son fils, le scénario s’enlise rapidement dans une bienveillance ennuyeuse et de nombreuses facilités.

Tournant à la success-story, déjà maintes fois rabâchée par le réalisateur, celui ne s’embarrasse pas de vraisemblance, ni dans les répétitions de la chorale (incroyable ce à quoi peut aboutir une cacophonie en à peine quelques heures…), ni dans la vitesse d’écriture d’une chanson de leur propre cru, ou encore moins dans les hasards convoqués (la chanson programmée au karaoké, qui permet d’en dévoiler un peu plus sur la femme du colonel…). Bref, si la bande son est une nouvelle fois sympathique (alliant Cindy Lauper « Time After Time », l’ « Ave Maria », Robbie Williams « Angels », Sister Sledge « We are Family »…), le tout s’avère plutôt indigeste, à force de raccourcis psychologiques et narratifs.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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