THE OTHER SIDE
Des dispositifs efficaces pour un récit qui semble manger à un peu tous les râteliers
Shirin, Erik et Lucas sont tout contents d’emménager dans leur nouvelle maison mitoyenne. Ils n’ont pour l’instant pas de voisin et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que le petit Lucas se mette à parler, l’oreille contre le mur, à un petit garçon qui n’est pas là et que Shirin commence à entendre taper contre ce même mur…
Le plus grand problème de "The Other Side", pourtant efficace film d’horreur, est sans doute son manque de personnalité et d'individualité. Cette histoire comporte malheureusement peu d’éléments novateurs, et n'a du coup, par rapport aux « faits réels » suggérés au début, que peu de surprises à proposer. Honnête, la narration manque cruellement d'originalité, même dans ses ressorts horrifiques, ce qui peut parfois devenir un peu gênant quand les clichés, tels que celui de la femme au foyer dont le mari va se mettre à douter, et celui de l'enfant qui affirme de sa belle mère aimante qu'elle est méchante, refont surface.
Si les dispositifs sont efficaces et pourront légitimement provoquer quelques sursauts, on a tout de même du mal à cerner la logique dans ce film de fantôme et de maison hanté, où des portes s'ouvrent et se ferment toutes seules, des bruits de mâchoires qui claquent ou qui grincent se font entendre, des coins sombres recouvrent l'écran, une échelle tombe d'un grenier effrayant d'où va sortir une main, un trou noir dans le sol conduit aux fondations où l'horreur sommeil, un spectre d'enfant rampe à quatre pattes, une figure de croquemitaine qui monte des escaliers en position de pont, etc. Pour certains usés jusqu'à la corde, et tous utilisés par "The Other Side" de manière finalement assez conventionnelle, ils s’érigent plus en succession technique qu’en construction dramatique. Mais c’est peut-être là la force du film : nous plonger avec le personnage de la mère, dans une incompréhension globale des évènements qui se produisent, sans saisir l’objectif du fantôme.
D'aucun dirait que ce film pourrait élargir le public à ceux qui ne sont pas forcément fans du cinéma d'horreur et qui voudraient se faire une petite, et ils auraient sans doute raison. Car au final, la seule vraie originalité du film, est sans doute qu'il soit Suédois, pays encore trop rare dans les compétitions comme celle du festival de Gérardmer.
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur