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THE NIGHTINGALE

Un film de Jennifer Kent

Un western manichéen sur fond ethnique

Une jeune irlandaise de 21 ans, à qui un officier refuse de donner sa liberté, se fait violer par des soldats, voit son mari abattu devant elle et son bébé fracassé contre un mur. Désireuse de se venger, elle engage un chasseur de prime indigène pour retrouver leur trace…

The Nightingale film image

Le film australien "The Nightingale" est un western surprenant, à la fois tranchant et mélancolique, qui recèle un intérêt d'un point de vue anthropologique et humain, en faisant se confronter deux visions de l'existence (occidentale et aborigène). Nouveau long métrage de la réalisatrice de "Mister Babadook" (Grand Prix du Festival de Gérardmer 2014), celui-ci reprend une trame classique du film de vengeance déjà usitée, ceci dans un contexte de western dont l’action se situe en Australie, en 1825, faisant état du traitement inhumain réservé aux esclaves irlandais comme aux aborigènes.

Après un début choc, où l’on assiste au drame dont est victime cette mère, à la botte d'un lieutenant anglais refusant de lui donner sa liberté, c'est donc une chasse à l'homme que l'on suit, celle-ci étant guidée dans le bush et la forêt par un "noir" supposé dangereux. Si la violence de l'époque est montrée de manière frontale et qu'on est forcément intrigué par le rapport des aborigènes à la nature, il transpire cependant du film un manichéisme très appuyé qui nuit à la tension et à l’émotion que dégage le film.

Ne faisant pas réellement dans la finesse au niveau peinture des personnages, "The Nightingale" prend tout de même la peine de faire des pauses dans son action, redonnant un peu d’humanité à son héroïne comme à son guide (qui s’effondre en larmes lorsqu’on l’autorise par exemple pour la première fois à manger à table…). Empreint de traditions orales (ou chantées, d’où le titre) et d’un désir de liberté, le film a valu à Jennifer Kent le Prix spécial du jury au Festival de Venise 2018, ainsi qu’un prix du meilleur espoir à l’acteur aborigène Baykali Ganambarr.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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