THE MIRACLE OF THE SARGASSO SEA
Un malaise qui ne perdure pas
Ancienne policière d’Athènes envoyée à la campagne suite à un scandale, Elisabeth est aujourd’hui en poste dans une petite ville de l’Ouest de la Grèce. Elle est chargée de l’enquête sur la mort d’une figure locale, retrouvée pendue, au lendemain d’une fête qu’il avait lui même donnée, et à laquelle il avait contraint sa sœur, Rita, à assister…
"The miracle of The Sargasso sea" installe très vite, une fois l'ellipse de 10 années, qui sépare l'éviction de l'héroïne d'Athènes et le début de l'intrigue, une ambiance pesante, sensée charrier son lot de mystères. Comme le fameux "Isla minima", le film installe son intrigue dans un paysage de marais salants, plombé par le soleil, au milieu de locaux qui jouent la débrouille ou la frime, semblant trouver dans une vie nocturne, un palliatif au poids de l'ennui de leur vie diurne. La flic aime boire et à l'occasion s'enfile un rail de coke. La sœur du défunt passe son temps au bord des larmes, quand elle n’officie pas dans les élevages d’anguilles.
Autour d'elles gravitent une foule de personnages pas nets, d'un muet peu engageant, à une bande de jeunes louches, en passant par un homme qui ne s'est pas lavé depuis sept jours... Mais les dérives des deux femmes, si elles intriguent au départ, ne rentrent pas véritablement en résonance, malgré la détresse, charriée par l’une comme l’autre. Et alors qu'on s'attendait à une déferlante d'émotion, le puzzle qui se remet en place ne provoque qu'une mise à distance du spectateur. Restent les compositions habitées de deux actrices qui n'ont pas peur d'être amochées par leurs rôles respectifs, et la parabole (assez évidente) de l’anguille, pour les définir.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur