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THE MAN FROM TORONTO

Un film de Patrick Hughes

Action et humour pour débrancher votre cerveau

Eddy Jackson, raté de haut vol, vient de perdre son emploi. Il veut prouver à sa femme qu’il peut réussir quelque chose en lui offrant un anniversaire parfait : journée en spa et location d’une maison isolée. Mais Eddy se trompe d’adresse en allant faire les préparatifs du séjour, et il est accueilli par un malabar qui le prend pour un professionnel de la torture, surnommé « L’homme de Toronto ». Alors qu’on l’emmène à la cave pour faire parler un homme ligoté, les fédéraux interviennent de façon spectaculaire. Ces derniers comprennent que les malfrats ont confondu Eddy avec le célèbre « Homme de Toronto », et lui demandent de se faire passer pour le tortionnaire dans une mission d’infiltration…

The man from Toronto film movie

Le réalisateur, scénariste et producteur de cinéma australien Patrick Hugues se lance de nouveau dans la comédie d'action, genre qu'il semble maîtriser après des films comme "Expendables 3" et "Hitman and Bodyguard" 1 et 2. Il offre ici un nouveau film à la plateforme Netflix, sorti en juin 2022 pour rebooster les abonnements, face à la féroce concurrence de Prime Video et de Disney+. Dans ce film le réalisateur enchaîne les scènes humoristiques, d'action, souvent un mix des deux, et il nous offre un petit voyage sous les tropiques. Reste à savoir si ce film aura le succès attendu, sachant que les statistiques de Netflix indiquent que seulement 71% des spectateurs auraient apprécié le film.

On classerait volontiers ce long métrage dans la catégorie « vidange de cerveau » : on débranche ainsi son encéphale en regardant un film au scénario facile et sans surprise qui ne sollicitera la matière grise à aucun moment, avec un bonus si on y laisse quelques neurones dans le processus. Pour cela, il faut bien entendu s'attendre à quelques clichés auxquels les Étatsuniens sont attachés et qu'ils ne manquent pas de diffuser à travers le monde. Attention, la liste est longue : des stéréotypes ethniques, le Loser (avec un grand L) qui n'en est peut-être pas un, le petit Noir hyper nerveux au bord de la rupture d'anévrisme, le psychopathe qui se révèle être attachant et sensible, les tueurs professionnels complètement névrosés et obsessionnels, les fédéraux psychorigides et pas du tout discrets sur le terrain, la bonne épouse qui respecte le patriarcat en soutenant son mari sans jamais le remettre en question même dans ses projets les plus improbables, et bien d'autres encore. Et l’on a aussi droit à un bel exemple du syndrome de Stockholm lorsque kidnappeur et kidnappé finissent par se lier d'amitié.

Toujours est-il que ce film se laisse regarder, avec de belles scènes d'action, des effets spéciaux réussis, une maîtrise impeccable des prises de vue, des acteurs qui parfaits pour leurs rôles (même si ces rôles semblent redondants pour les acteurs principaux). Si vous voulez vous mettre au cinéma amateur ou aux webmovies, vous trouverez dans ce film de nombreux trucs et astuces, car Patrick Hugues maîtrise bien la réalisation, et il a sans doute un bel avenir devant lui. En somme un bon divertissement pour ceux qui n'en demandent pas plus. Et n'oublions pas la morale, qui est nécessaire à tout film américain grand public : tout loser que vous puissiez être, vous avez un grand potentiel en vous et il vous faut y croire de toute vos forces. Ce qui remet donc en question les notions de réussite et d'échec. Un film à savourer si vous voulez vous détendre, ou à fuir si vous recherchez de la stimulation intellectuelle.

 

William SalvonEnvoyer un message au rédacteur

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