THE KISSING BOOTH 2
Ouf, il y a du mieux !
Désormais en couple, Noah et Elle sont géographiquement séparés depuis que le premier a déménagé à Boston pour ses études à Harvard. L’éloignement, les nouvelles rencontres et les candidatures universitaires sont pour Elle de nouveaux obstacles à surmonter pour préserver à la fois sa relation avec Noah et son amitié avec Lee…
Sortie le 24 juillet 2020 sur Netflix
Après un premier opus vraiment gnangnan et incohérent, il était peu probable que le second volet soit meilleur. Et pourtant ! On reste certes dans la superficialité et on conserve de nombreux défauts du premier "Kissing Booth", mais le tout se tient un peu mieux car les personnages semblent plus cohérents et les situations mieux construites dans l'ensemble. Si on pouvait déjà s’attacher aux personnages dans le film initial malgré l’aversion que l’on pouvait ressentir pour la forme et le discours, voilà qu’il est plus agréable de les suivre, car leurs réactions sont généralement plus crédibles et moins puérils – se pourrait-il que la trilogie murisse un peu avec ses propres personnages ?
Il y a même quelques moments d'émotion bien plus authentiques et bien plus compréhensibles – les questions de jalousie et d'amitié fille-garçon sont traitées avec un chouïa de finesse et de pertinence qui manquaient cruellement au premier épisode. Certaines séquences sont également assez drôles, comme lorsque l'héroïne décrit ce qu'elle pense du nouvel élève sans savoir qu'elle est diffusée dans tout le lycée par le truchement d'un micro allumé par accident. L'ajout de protagonistes inédits apporte d’ailleurs un peu de piment, et si Marco et Chloe semblent stéréotypés, leur personnalité est plus riche qu’en apparence.
En outre, on aurait pu penser que, à l'instar de la trilogie du "Labyrinthe", le titre finisse par ne plus avoir de sens, mais il y a bel et bien une nouvelle cabine à baiser dans cette suite et celle-ci est l'occasion de dépasser un peu les normes hétérosexuelles. Si cela reste cliché, cela compense l’atmosphère patriarcale du premier volet, qui est ici moins accentuée, outre une scène ridicule de confrontation testostéronée entre Marco et Noah. En bref, on prend plus de plaisir avec cette suite, bien que cela ressemble plus à un enchaînement d’épisodes d’une série télé pour ados qu’à un long métrage. D’ailleurs, si la trilogie de romans avait été adaptée en série, cela aurait peut-être conduit à une proposition d’ensemble plus cohérente et plus fluide que cette bancale trilogie de films. On se demande ce que nous réservera la dernière partie, qui a été tournée en même temps que ce deuxième volet et qui devrait être diffusée sur Netflix en 2021.
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur