THE CURSED LESSON
Au pays des poupées se coule un serpent
Pour être belle, certaines sont prêtes à tout, surtout quand leur beauté est leur gagne-pain, comme c’est le cas pour Hyojung. Elle est mannequin et son âge commence à devenir un problème. Quand sa chirurgienne refuse de lui faire une nouvelle injection dans le visage, elle n’a pas d’autre choix que de se tourner vers un mystérieux salon de yoga aux résultats incomparables…
Le film s'ouvre sur un meurtre et un nom raisonne : Kundalini. Ce n'est pas un spoiler, c'est le début d'une piste que la protagoniste, aussi bien que le spectateur, devra suivre. Une piste qui mènera dans un décor sublime, un salon de yoga aux lumières vives, à l'atmosphère lourde, proche d'une mer forte et d'une nature luxuriante.
Un salon où il se passe bien des choses, dans un pays et une époque où la beauté est reine. Un pays et une époque où une jeune fille tout juste sortie de l'adolescence, une actrice qui n'est plus dans sa prime jeunesse, une jeune femme forte, et une mannequin, n'ont d'autre choix que d'avoir recours aux méthodes les plus extrêmes pour se sentir belle et réussir.
Souvent, dans les films d'horreur, le spectateur peut être gêné par la bêtise des personnages. Pourquoi restent-ils alors que c'est dangereux et qu'ils voient leurs pairs mourir les uns après les autres ? Ici, si elles restent, c'est pour la beauté. Son attrait est si grand que les femmes de "The Cursed Lesson" (« La leçon maudite »), si elles ne sont pas prisonnières, ne sont pas pour autant libres de partir.
Très esthétique, ce film, met en scène les corps de ces actrices, parfois de façon très explicite et sensuelle. Une vraie attention est portée aux textures et aux couleurs, aussi bien dans les scènes réelles, que dans les rêves, ou les apparitions plus fantastiques. Plus fascinant que terrifiant, plus esthétique qu'horrifique, "The Cursed Lesson", en compétition au Festival de Gérardmer cette année, est un bon cru du cinéma coréen, pas l'un des meilleurs, mais une production bien faite, parfois un peu longuette et bavarde, parfois confuse dans sa caractérisation des personnages, mais tout de même franchement réussie, et qui, à bien y réfléchir, vaut sans doute le coup d'être vu plutôt deux fois qu'une.
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur