THE CLIMB
Une comédie qui saura trouver ses adeptes
Kyle et Mike sont meilleurs amis, depuis toujours. Ils ont grandi ensemble et rien ne les a jamais séparés jusqu’au jour où, la veille de son mariage, Kyle annonce à Mike qu’il a couché avec sa fiancée…
Kyle et Mike, ou Kyle Marvin et Michael Covino, sont un duo détonnant dans le paysage comique aussi bien français qu’international. Ils proposent une comédie dramatique indépendante qui ne ressemble pas à grand-chose d’autre qu’à elle-même, et qui fera peut-être école. Mais comme toute œuvre novatrice, elle va avoir ses détracteurs et ses adeptes. Sa forme et son ton, donnés dès la première séquence, ne seront sans doute pas du goût de tout le monde. Il en va de même pour l’écriture des personnages et la construction de leur relation. Mais ce sont justement ces personnages qui font le sel du film. Ils sont très humains, trop humains parfois peut-être. Ils décrivent sans fard et sans protection des situations très réelles et des comportements qui parlent à tous.
"The Climb" est un film où l’on rit, mais le plus souvent on rit jaune, avec la voix qui s’étrangle un peu car chacun des personnages persiste et signe dans des comportements destructeurs, alors que chaque membre de l’audience sait pertinemment qu’il ira droit dans le mur en faisant cela. C’est là la force de ce film, réussir à créer de l’empathie pour des personnage qui n’ont rien de réellement sympathique, mais des personnages qui ne méritent pas de souffrir de la sorte et que le spectateur veut voir, si ce n’est réussir, au moins s’en sortir et être un peu heureux. Même Kyle ! Ainsi, "The Climb" parvient à parler de la vie en profondeur de sorte que, sans raconter grand-chose d’original, il s’agit d’un film qui ne passera pas inaperçu et qui ne pourra pas s’oublier si facilement.
"The Climb" est donc un film clivant, qui ne prétendait sans doute pas tant à l’être. C’est un film qui a le mérite de rester en mémoire, en bien ou en mal, avec des scènes marquantes, de véritables propositions de cinéma et des personnages (dont un superbe personnage féminin), alors que pourtant, pourtant, rien n’est incroyable, rien n’est spectaculaire. Un peu comme un film d’Ozu, "The Climb" laisse un arrière-goût dans la bouche, un regard penseur. Et surtout, surtout, quelle scène d’ouverture, interminable et pas toujours bien filmée, mais quelle idée, quelle performance !
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur