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THE BURNT ORANGE HERESY

Un film de Giuseppe Capotondi

L’art en toile de fond d’un thriller

James Figueras, un critique d’art, est convoqué par un grand collectionneur vivant près de Milan, Joseph Cassidy. A proximité de la propriété de ce dernier habite Jerome Debney, un ancien peintre dont l’œuvre a disparu dans un incendie des années auparavant, et qui vit reclus depuis. En échange d’une interview exclusive qui relancerait sa carrière, Cassidy demande à James Figueras de subtiliser une œuvre de Debney…

The Burnt Orange Heresy film image

"The burnt orange heresy", seconde réalisation pour le cinéma de Giuseppe Capotondi et adapté du roman de Charles Willeford situé dans les années 1970, vient donc clôturer le festival de Venise 2019 en nous proposant une plongée dans un thriller psychologique. L’histoire suit donc James Figueras, un critique d’art dont la carrière est un peu au point mort, qui se voit confier la tâche par un riche collectionneur de récupérer la dernière œuvre d’une ancienne légende de la peinture et ce, quel que soit le moyen. Concernant l’aspect thriller, le film tient assez bien la route, avec son lot de retournements et de tension au fil du récit. Il sera intéressant d’observer notamment la plongée du personnage principal, s’enfermant de plus en plus dans ses combines pour voler l’œuvre de l’artiste, et de se demander jusqu’où il sera prêt à aller.

Mais l’aspect le plus intéressant du métrage pour le spectateur, sera peut-être plus le lot de réflexions soulevées par les différentes thématiques du film. Sont abordées celle la nature et de la définition de l’art, ainsi que celle de l’humain, mais également la notion de transmission, finalement bien plus centrale à l’intrigue que l’art lui-même. En effet, ce n’est pas pour rien que le film démarre sur une leçon donnée par le protagoniste, leçon qui s’avérera complètement fausse sur le plan historique. Cette vision, finalement assez proche par bien des aspects de celle que pouvaient avoir les historiens romains par exemple, pour lesquels la transmission d’idée prévaut sur la véracité des faits, se verra remise en question par la vision de Debney, radicalement différente, mais pas moins subjective. Hélas, si ces thématiques s’avèrent toutes intéressantes, elles ne sont que survolées dans le film.

Concernant la mise en scène, le tout reste très académique mais bien maîtrisé, avec notamment une certaine mise en valeur des décors extérieurs. Les acteurs sont tous bons, et on retiendra particulièrement l’interprétation de Mick Jagger qui semble être au courant de tout à tout moment, faisant constamment des allusions à double sens afin de préserver le doute dans l’esprit de James Figueras et donc dans celui du spectateur. Cela fait de lui, moins un personnage qu’une véritable entité dont l’ombre semble planer sur les autres protagonistes. On retiendra également la présence d’Elizabeth Debicki, qui si l’utilité de son personnage est en dent de scie dans la narration, tire son épingle du jeu et nous livre une prestation rafraîchissante. En conclusion, "The burnt orange heresy" s’avère être un thriller qui, s’il ne marquera pas les esprits, pourra au moins se vanter de faire réfléchir sur certains points.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

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