LA TERCERA ORILLA
Bien peu de courant dans cette rivière
Chronique argentine centrée sur un adolescent au sein d’une famille décomposée, le père étant à moitié absent, allant et venant entre son ranch et la maison où vit sa femme avec 3 enfants, « La Tercera orilla » joue le rythme du quotidien ennuyeux et sans relief pour tenter de centrer notre attention sur les personnages. D’autant que les petites humiliations subies par l’adolescent, entre une mère visiblement brisée et acceptant tout, un frère cadet incapable de se défendre tout seul, et un père qui voudrait se rapprocher de lui en l’embarquant dans son mode de vie et le faisant initier par des prostituées, font craindre peu à peu une possible explosion.
Mais le récit dans lequel il ne passe presque rien casse le rythme d’une éventuelle mise sous pression. La banalité domine au point qu’on devine les rares ressorts de l’intrigue, d’autant que le scénario s’empresse de relativiser les choses, en présentant d’un côté un père qui est loin d’être un monstre absolu et symbolise plutôt les arrangements de la vie d’un couple usé. Du coup, le dénouement supposé violent se fait attendre et l’histoire paraît emprunter des sentiers maintes fois arpentés. Et quand la rébellion de ce garçon renfermé arrive, elle donne peu à sentir ce qui semble pourtant être de l’écœurement, et paraît au final presque anecdotique. Dommage.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur