TENDRE ET SAIGNANT
Une attachante comédie romantique
Charly Fleury, dynamique rédactrice en chef du magazine de mode Chiffon, voit son père débarquer à son bureau, lui demandant, alors qu’il va subir une opération suite à un infarctus, de l’aider pour agrandir la boucherie familiale en lui prêtant 100 000 euros. Peu de temps après, par hasard, Charly fait la connaissance de Martial Toussaint, boucher engagé et prometteur qui travaille pour son père, mais qui se fait passer pour un fleuriste lorsque celle-ci lui dit préférer éviter les boucher. Alors qu’ils ont prévu de se revoir, son père décède soudainement, et elle annonce aux employés la fermeture de la boutique. Mais face à l’entêtement de Martial, la période des fêtes approchant, elle décide de garder la boucherie ouverture jusqu’en début d’année…
En nous plongeant dans le microcosme des artisans bouchers, Christopher Thompson, dont c’est seulement le second long métrage de réalisateur après "Bus Palladium", signe une comédie romantique aux personnages attachants, parvenant à faire croire à cette histoire d’amour entre une journaliste de mode et un boucher, située en plein Paris. Qu’il s’agisse de Géraldine Pailhas, saisissante en femme mûre combative, affectée non seulement par la perte de son père mais aussi par la position délicate dans laquelle elle se retrouve à son travail, d’Arnaud Ducret, en boucher amoureux de la qualité (et de sa patronne) mais tenté par le star-system dans lequel elle l’entraîne de par ses qualifications en termes de marketing, ou encore de Jean-François Stévenin en père affaibli (son avant dernier rôle au cinéma avant sa disparition) ou de Stéphane De Groodt, formidable en chef cuisinier séducteur, chacun des personnages fait preuve d’une réelle épaisseur et d’une trajectoire crédible.
Surtout connu pour être le co-scénariste de certains des plus gros succès de sa mère, Danièle Thompson ("Le Code a changé", "Fauteuils d'orchestre", "La Bûche"…), Christopher leur offre une palette de dialogues sur-mesure, mariant avec finesse l’ombre d’un douloureux passé familial et une irrésistible capacité à rebondir. Fin observateur, ayant aussi demandé à ses interprètes de se former à la manipulation de la viande, il capture en toile de fond le sexisme de certains clients (n’acceptant pas de se faire servir par une femme bouchère), les difficultés d’approvisionnement, la mutation des débouchés, les traditions anciennes (la langue secrète le louchébem…) et surtout l’amour du métier, tout en croquant en même temps le cruel milieu de la presse de mode. En résulte un charmant jeu du chat et de la souris, mené avec rythme et une certaine délicatesse, qui met du baume à nos petits cœurs, et dont on s’étonne finalement qu’il ne soit pas sorti en salles pour la période des fêtes.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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COMMENTAIRES
Papy loulou
samedi 29 janvier - 11h36
Bjr un petit mot pour pour vous dire que je tenais une petite boucherie de campagne et que mon nom est Fleury (boucherie fleury)